Tartuffe

directed by Luc Bondy
January 28th to March 25th, 2016

by Molière

1h55
Du 28 au 25 janvier 2016 2016

Berthier 17e
with Christiane Cohendy, Victoire Du Bois, Audrey Fleurot, Laurent Grévill, Nathalie Kousnetzoff, Samuel Labarthe, Yannik Landrein, Micha Lescot, Sylvain Levitte, Yasmine Nadifi, Chantal Neuwirth, Fred Ulysse, Pierre Yvon

Un goût d'apocalypse joyeuse

« Le style du suisse allemand Luc Bondy, c'est l'élégance mélancolique, la légèreté tragique, la profondeur romanesque désenchantée : on ne sait quel parfum viennois d'entre les deux guerres, un goût d'apocalypse joyeuse façon Schnitzler mâtiné de Freud. Il aime raconter des histoires avec des comédiens, faire théâtre avec des présences et des corps qu'il resculpte selon les intrigues. Ce n'est pas un théoricien, mais un charnel qui fait goûter la force de l'instant scénique, le métamorphose en espèce de fête. En costumes modernes, dans un appartement digne des meilleures revues de design, le Tartuffe de Luc Bondy devient le portrait d'une grande famille bourgeoise d'aujourd'hui, suffisamment déglinguée et tourmentée pour que puisse s'y immiscer un aventurier arriviste, éperdument amoureux de la maîtresse de maison et deuxième épouse d'Orgon, qui boit trop de whisky, prend trop de cachets....
À coup de détails visuels, Bondy épaissit le mystère du récit, devenu saga bunuellienne sur la famille et la bourgeoisie.»
Fabienne Pascaud / Télérama, avril 2014


La fervente dévotion de Tartuffe au texte

«De lourds rideaux de velours ouvrent et ferment les grands dégagements de cet espace élégant. De beaux sièges, des tables, des chaises. Un crucifix, une vierge de céramique dans sa niche. On est dans la demeure bourgeoise et cossue sans ostentation d'Orgon. La scénographie forte et harmonieuse de Richard Peduzzi installe immédiatement une atmosphère et correspond parfaitement à l'esprit de Tartuffe. (…)
On ne joue que le texte, strictement le texte de cette pièce puissante et grave. Et c'est au texte que s'en tient d'abord scrupuleusement Luc Bondy. Mais que d'imagination dans les gestes, les humeurs, les mouvements ! (…)
Tout sonne juste, tout est juste. Les interprètes redonnent aux répliques toute leur pertinence. C'est un homme de plateau qui a écrit Le Tartuffe ou l'imposteur. Chaque mot correspond à une action, chaque action est naturelle. On en oublierait les vers et les rimes pourtant suivis avec rigueur. Jamais, et pourtant on en a vu, des Tartuffe, jamais le sentiment de la réalité, de la vérité n'avait été aussi saisissant.»
Armelle Héliot / Le Figaro, mars 2014


Luc Bondy électrise l’Odéon

«Luc Bondy électrise l'Odéon dans sa version glacée/enfiévrée d'un classique de la littérature française. Son Tartuffe s'inscrit avec une justesse confondante dans notre société minée par le pouvoir trompeur des postures et de la parole. L'aspect artificiel des sentiments orchestrés par Tartuffe trouve un écho pertinent dans la scénographie inhospitalière de Richard Peduzzi. Micha Lescot s'impose avec une classe machiavélique dans le rôle titre.»
Thomas Ngo-Hong / hierautheatre blog, mars 2014