Le château des Carpathes, pages arrachées lues par Claire Sermonne


4 juin 2014 2014

Salon Roger Blin, Odéon 6e

On a fait un peu trop vite de Verne un techno-prophète doublé d'un instituteur positiviste, alors qu'il fut en réalité un amateur de fantastique noir et de contre-utopie. En témoigne ce Château des Carpathes, voyage extraordinaire de 1892, où terreur gothique (Mais qui habite cette vieille ruine transylvanienne que l'on croyait livrée aux corbeaux ?) et futurisme délirant (un aristocrate rendu fou par la mort de son égérie, la cantatrice Stilla, en recrée l'image grâce à un procédé qui annonce la télévision) mènent le bal.


Reprise le samedi 7 juin à La Cité de Carcassonne : cette cité médiévale fortifiée, dont les origines remontent à la période gallo-romaine, doit sa renommée à sa double enceinte, atteignant près de trois kilomètres de longueur et comportant cinquante-deux tours, qui domine de manière spectaculaire la vallée de l'Aude ; autant de cachettes secrètes...



«Les fantômes ne hantent pas les lieux, ils les révèlent, en exhaussent le goût, collent à leur apparat comme le lierre aux façades, en avivent les climats comme le vol des corbeaux à l’entour des ruines. Le spectre dit le lieu plus qu’il ne le perturbe. D’où ce mariage de souffre entre terreur et théâtres, monuments nationaux et maîtres de l’effroi, princes de la terreur. Créées au Théâtre de l’Odéon, ces
lectures iront ensuite épanouir les hautes voûtes romanes de l’Abbaye de Cluny, la tenture de l’Apocalypse du Château d’Angers, les pierres blondes du Château de Maisons-Laffitte, les mystères nocturnes des murailles de Carcassonne, les salons lambrissés d’Azay-le-Rideau et le douillet manoir de George Sand à Nohant.»
François Angelier
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