Leçon de silence / Le Silence des Femmes


22 avril 2017 2017

Salon Roger Blin, Odéon 6e

Pour comprendre ce que nous dit le silence, la parole compte. Cette séance tentera de faire parler autrement le prétendu silence des femmes à l’égard de leur sexualité, silence déploré dans l’histoire de la psychanalyse aussi bien par Freud que par Lacan.


Au cœur de son Séminaire XX : Encore, Lacan fait part d’une difficulté constante dans son travail : le silence des femmes à l’égard de leur sexualité. Cette plainte revient à plusieurs reprises et trouve une filiation directe dans l’histoire de la psychanalyse, car Freud se plaignait le premier de cette résistance féminine, qu’il ne parvient jamais à surmonter, au point que dans un écrit de 1933, alors que sa théorie se trouve déjà à un stade d’élaboration avancé, il se débat encore avec ce qu’il appelle « l’énigme de la féminité ». Lacan suit la même pente, s’exprimant avec véhémence dans les termes suivants : « nos collègues les dames analystes, sur la sexualité féminine elles ne nous disent... pas tout ! C’est tout à fait frappant. Elles n’ont pas fait avancer d’un bout la question de la sexualité féminine. » Freud et Lacan se placent donc sur un terrain commun, et tous leurs efforts consisteront à faire jouer le savoir contre l’énigme, et le discours contre le silence. Pour accomplir ce passage, l’originalité de la stratégie de Lacan réside, en partie du moins, dans le recours qu’il a à la mystique chrétienne, dont il annonce qu’il la prend au sérieux et dont il fait même l’éloge. En cela, il se distingue de Freud, toujours méfiant à l’égard de ce genre d’expérience. Nous essayerons de nouer ces fils théoriques et historiques, dans le but de faire parler autrement la psychanalyse de ce prétendu silence.



Dans le cadre du projet SILENCE[S]


En partenariat avec Arte / Le Monde / Philomag / Les Inrocks / France Culture.