Week-end à l’est / Budapest

Les indésirables, derniers remparts contre la dictature


lundi 26 novembre 2018

Grande salle, Odeon 6e

Avec Ágnes Heller, philosophe et sociologue, Árpád Schilling, metteur en scène, Béla Tarr, cinéaste, Jacques Rancière, philosophe, animé par Sandrine Treiner et ponctué de lectures par les comédiens Dominique Reymond et Laurent Sauvage.

Qui sont ces « indésirables », et par rapport à qui ou à quoi le sont-ils ? En quoi leur parole nous est-elle essentielle ?
Devant la liste noire établie par le gouvernement de Viktor Orbán, Ágnes Heller parle de « kulturkampf » : une offensive du pouvoir contre les intellectuels, leur liberté d’expression et de recherche. Refusant la censure et les carcans nous verrons comment ces « indésirables » font de leur indépendance d’esprit le siège même de la dignité humaine et leur raison de vivre.
Ágnes Heller est philosophe et sociologue, professeure émérite à la New School for Social Research de New York, où elle a repris la chaire d’Hannah Arendt. Toute sa vie, cette grande figure de la dissidence hongroise a défendu un idéal de liberté de penser. Ses réflexions portent sur le monde moderne, l’expérience de l’Holocauste et la conscience politique. Elle a reçu le prix Hannah Arendt en 1994.
Né en Hongrie en 1974, Árpád Schilling appartient à la génération qui a grandi avec la fin du communisme, entre espoir et désillusion. Après avoir conquis la scène internationale, il se consacre depuis 2008 à des projets indépendants et travaille à un théâtre social érigé en véritable laboratoire de création, de contestation et de résistance.
Béla Tarr est né en Hongrie en 1955, sous le régime communiste. Il a vingt ans lorsqu’il réalise son premier film, Le Nid familial. Une quinzaine de films plus tard, dont Damnation, Les Harmonies Werckmeister et Le Cheval de Turin, il s’impose comme un cinéaste au style unique, dont la vision pessimiste du monde s’oppose à une liberté de création absolue.