Cette rubrique vous permet de consulter en ligne les archives des spectacles depuis les débuts du Théâtre de l'Europe, en 1983 (génériques des spectacles, synopsis, programmes, affiches, photos, entretiens,...), numérisées grâce au soutien du Ministère de la Culture.
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Iphigénie, c’est un monde à l’arrêt. Alors que la flotte grecque s’apprêtait à mettre les voiles vers Troie, le vent est tombé brutalement, mettant en panne la machine de conquête. Consulté en secret, le devin Calchas révèle le seul remède à la crise : sacrifier aux dieux la jeune Iphigénie, fille d’Agamemnon. La Grèce doit-elle payer ce prix exorbitant, pour continuer sur sa lancée initiale, et respecter les promesses glorieuses qu’elle s’est faites à elle-même ? C’est ce que prône Ulysse pour qui il n’y a pas d’alternative. Ou faut-il voir dans ce coup d’arrêt, dans cette proposition inacceptable, le signe divin que l’expédition à Troie sera un désastre ? Les chefs de guerre s’interrogent avec inquiétude sur leur avenir et celui de leur civilisation. Heureusement, dans cette drôle de tragédie, tout “finit bien”: c’est une autre victime, l’étrangère de la pièce, qui tombera finalement sous le couteau de Calchas. Les Grecs pourront repartir au combat sans perdre l’une des leurs. Le vent souffle à Aulis, l’épopée reprend souffle, l’Histoire poursuit sa marche conquérante. Pour le meilleur et surtout, sous-entend Racine, pour le pire. Cette pièce étrange et baroque, faite de grand siècle et de rituel sanglant, d’intimités torturées et de calculs politiques, a inspiré à Stéphane Braunschweig un projet en résonance avec notre époque.
“Il y aura sûrement du piano, des poésies, peut-être des comptines, quelques chansons (pas beaucoup, c’est ma première fois) et des sons de mon jardin. Ces airs et ces poèmes, inventés sur mon lit, je veux les dire, et même les chanter sur mon piano si je n’ai pas trop peur, dans ce boudoir, ce nid douillet de douleurs entre deux portes, entre deux reines, Bérénice et Marguerite. C’est pour elles."
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Via Kaboul, musiques d'Asie centrale sans frontières
Des steppes de la Boukharie aux plaines du Penjab, le Pamir, malgré ses pics culminant à 7000 mètres n'a jamais été un obstacle aux voyageurs en quête de fortune, d'aventures ou de connaissances. Au début du XVIe siècle, le prince ouzbek Bâbur, au lieu de diriger ses troupes vers Samarcande, prend le chemin opposé et se lance à la conquête de l'Inde, via Kaboul. Sous le règne des Grands Moghols, ses descendants, s'opéra une synthèse des arts de l'Inde et de l'Asie centrale musulmane. Les échanges entre l'Asie centrale et l'Inde seront intensifiés sur deux routes au moins, et dans les deux sens : l'une passant au sud et reliant la Perse et l'Inde par la mer, l'autre reliant le Khorasan et la Boukharie à l'Inde, via Kaboul. Parmi les marchandises et les savoirs qui circulaient sur ces axes, les instruments et les formes musicales occupaient une bonne place. De nombreux faits en témoignent : au XVIIe siècle, des musiciens et danseuses venant de l'Inde exerçaient leurs talents à Ispahân. De nos jours les Baloutches, répartis tout le long de la côte de l'océan indien et du Golfe persique, ont apporté les ragas indiens en Iran. A mi-chemin entre Boukhara et Lahore, entre l'Oxus et l'Indus, les montagnards du Badakhshan et du Nord de l'Afghanistan jouent un setâr proche du sitar, tandis que leurs mélodies ont souvent une touche indienne. Au XIXe siècle, lorsque le roi d'Afghanistan voulut se doter d'une musique de Cour originale, il congédia les chanteurs de ghazal persan et convoqua des maîtres indiens. Une nouvelle fusion s'opéra. Ainsi après avoir absorbé les idiomes locaux de Perse, du grand Khorasan, du Sind ou de Boukhara, l'Inde, immense caisse de résonance, mixe toutes ces voix et les renvoie en écho vers leur point d'origine. Mais en face de l'Inde se dresse un autre géant, l'empire d'Iran, qui depuis des siècles étend son contrôle, ou du moins son influence, depuis l'Azerbaïdjan jusqu'au Cachemire et aux confins de la Chine. Le Persan n'a-t-il pas été la langue officielle de l'Inde jusqu'en 1840, la seconde langue de Chine, et la langue des émirs de Boukhara tout ouzbeks qu'ils fussent ? A l'ère moderne cependant, les communications ne sont plus aussi aisées entre Ispahân et Boukhara. Les relations diplomatiques gelées, les razzias turkmènes, les barrières désertiques et montagneuses n'incitaient pas aux échanges. Pourtant les chants de réjouissance de Boukhara sont identiques à ceux dont on a gardé le souvenir de l'autre côté de l'Oxus, en terre iranienne. Les bardes de toutes origines, s'accompagnant aux luths à deux cordes dombra ou dotâr, forment une chaîne qui relie le Ferghana et le Pamir à l'ouest du Khorasan iranien en passant par Mazar-i Sharif, Herat, Qutchan avant de se perdre dans les sables rouges des rives de l'Aral. Les émirs de Boukhara contrôlaient tous les khanat du Sud, jusqu'aux confins du Badakhshan. Au-delà, le tumultueux fleuve Panj leur barrait l'accès à l'Afghanistan, de surcroît farouchement gardé. Mais de part et d'autre de l'étroite vallée, les voix couvraient le grondement des eaux et les mélodies suivaient leurs chemins de crête. Les airs de Kulob et de Maymana, d'Ishkoshim et de Fayzabad se ressemblent, tout comme les chansons ouzbèkes de Termez et celles de Mazar. Récemment enfin, les routes se sont ouvertes, rendant en principe la circulationà nouveau possible. Mais d'autres obstacles surgissent : les nouveaux Etats se méfiant soudain de leurs voisins, verrouillent leurs frontières de telle sorte que les échanges sont finalement moins aisés sur les territoires adjacents que dans les espaces de liberté offerts à l'Ouest. Un des objectifs de cet événement est de créer les conditions d'une rencontre entre des peuples frères dont les idiomes musicaux, ainsi que les langues, remontent à des origines communes. Chaque groupe est envisagé comme le maillon d'une chaîne qui transcende les frontières géopolitiques pour relier l'Ouzbékistan et l'Inde, et qui pourrait se prolonger idéalement vers l'Ouest (Azerbaïdjan, Khorezm) et vers l'Est (Xinjiang, Cachemire). La langue n'est pas un obstacle, le bilinguisme (tadjik/ouzbek) é tant courant dans les grandes villes. Si de nos jours les Etats-nations jouent de l'ethnicité et instrumentalisent la différence, les artistes quant à eux ne reconnaissent de frontières qu'esthétiques. Ce programme le démontrera. Mais avant la rencontre et la fusion, il convient de laisser chacun présenter son art dans sa spécificité irréductible, dans ce qu'il a d'inimitable, d'unique, et en fin de compte de plus profond. Car ce n'est que pour avoir saisi les secrets et les finesses de leur art propre que ces artistes venant d'horizons si divers sont capables de s'écouter entre eux, de se comprendre et de dialoguer. Jean During
En regard du spectacle Berlin mon garçon, de Marie Ndiaye, mise en scène Stanislas Nordey
Adolescence et territoire(s) – 10e édition
entrée libre, sur réservation
Pour cette 10e édition, la metteuse en scène Pauline Bayle travaille avec 16 jeunes âgés de 15 à 21 ans, des territoires de Saint-Ouen, Gennevilliers et du 17e arrondissement qui marchent dans les pas des Suppliantes d’Eschyle et s’approprient leur révolte.
Dans cette adaptation, c’est toute notre époque qui résonne, de la question du droit des étrangers à celle des violences faites aux femmes, démontrant une fois de plus la puissance immuable des mythes.
en partenariat avec l’Espace 1789 et le T2G
avec le soutien de Vivendi Create Joy et du Fonds Jeanne Moreau
Né du bois dont on fait les bûches, à peine Pinocchio est-il venu au monde qu'il se jette dedans comme un affamé. C'est là son premier point commun avec Boëglin : tous deux sont de grands voyageurs. C'est que le monde est plein d'expériences, d'inconnus amicaux ou dangereux, d'épreuves à surmonter et d'occasions de désobéir. Et avec cet incorrigible garnement de Pinocchio, rien à faire - à la moindre occasion, il se lance à l'aventure pour trouver de quoi manger, faire pousser ses quatre écus dans le Champ des Miracles ou rejoindre le légendaire Pays des Jouets, sans reculer devant aucun risque. Le Grillon l'avait pourtant prévenu : " Malheur aux enfants qui se révoltent contre leurs parents ! Malheur aux enfants qui abandonnent leur maison paternelle ! Ils n'auront jamais de bonheur et ils se repentiront ". Mais tant pis pour le Grillon. Tant pis pour le travail, le devoir et la morale. Dans le récit de Collodi, Pinocchio se brûle les pieds, se fait dévorer le nez par des piverts ou pendre haut et court par des brigands, passe trois mois en prison, est transformé en âne ou avalé par un monstre marin et tout cela avant de céder la place à ce qu'on appelle un petit garçon.
Car Pinocchio est aussi un peu magicien, un peu plus enfant que les autres parce qu'il a commencé en apparence par l'être un peu moins, au pays où les marionnettes sont elles aussi mortelles.
Cette magie d'enfant très peu sage avait tout pour séduire Bruno Boëglin, cet éternel errant de la scène française qui est aussi aux yeux de Georges Lavaudant l'un de ses derniers vrais poètes, et dont Brigitte Salino a pu dire qu'il "n'a pas d'âge" parce qu' "un éclat d'enfance l'en protège". Ce maëtre de l'adaptation qui rêvait depuis des années de réinventer Pinocchio a conçu autour de son héros un spectacle plein de surprises, grave et léger, ouvert à toutes les aventures, afin de tenter à nouveau de remplir ce qu'il estime être la "modeste fonction de l'art : couper quelques fils du pantin humain".
d’après Fédor Dostoïevski
mise en scène Sylvain Creuzevault
spectacle de sortie de l'ESTBA
entrée libre sur réservation
Sylvain Creuzevault, artiste associé à l’Odéon, ouvre un atelier de création avec les acteurs de l’École supérieure de théâtre Bordeaux Aquitaine. Après Les Démons, et avant Les Frères Karamazov, il s’attaque à L’Adolescent, paru en 1875, l’avant-dernier roman de Dostoïevski. L’occasion de venir découvrir son travail sur cet auteur russe, avec de jeunes acteurs dévorants.
dans le cadre du Festival des Écoles du Théâtre public #10
en partenariat avec le Théâtre de l’Aquarium
Hanif Kureishi
Rencontre avec l'auteur
animé par Sylvain Bourmeau
traduit par Shan Benson
textes lus par Anne Cantineau
Vous pensez apprécier tel écrivain ? Mais regardez comment il traite sa femme, ses enfants, ses maîtresses. Il aimait même les hommes. Détestez-le. Détestez son œuvre. [...] Désormais il n'y avait plus qu'une question qui vaille : qu'est-ce que l'on peut pardonner aux autres ? Jusqu'où peuvent-ils aller sans que l'on cesse de croire en eux ?
The Last Word (Le dernier mot), traduit de l'anglais par Florence Cabaret | Ed. Christian Bourgois, 2014
Hanif Kureishi est né à Londres, où il réside. Il a étudié la philosophie au King's College où il commença à écrire des pièces de théâtre.
Auteur de scénarios, dont My Beautiful Laundrette (nominé aux Oscars en 1984 dans la catégorie « meilleur scénario »), il est également réalisateur (London kills me), auteur de nouvelles, d’essais et de romans.
En 1990, Le Bouddha de banlieue reçut le Prix Whitbread du meilleur roman. Salman Rushdie en disait alors : « Voilà exactement le roman que l'on pouvait espérer qu'Hanif Kureishi écrirait : sauvagement irrévérencieux et insolent, mais fondamentalement émouvant et plein de vérité. Et vraiment très drôle. »
En 2001, l’adaptation cinématographique d’Intimité par Patrice Chéreau a obtenu l’Ours d’or du meilleur film à Berlin.
Il a été membre du jury du festival de Cannes en 2009.
Il a écrit le scenario d’Un week-end à Paris, le dernier film de Roger Mitchell, sorti au cinéma en France en mars 2014.
Son dernier roman, The Last Word (Le dernier mot), a aussi été traduit, chez Christian Bourgois, en 2014.
Sylvain Bourmeau est journaliste, producteur de La suite dans les idées sur France Culture et professeur associé à l’École des hautes études en sciences sociales.
En présence de Mona Ozouf Entretien mené par Jean Birnbaum Lecture par Clotilde Courau
Mona Ozouf est née en 1931 dans une famille d’instituteurs et militants bretons. Elève de l’École normale supérieure de jeunes filles, elle est agrégée de philosophie. C'est grâce à son mari Jacques Ozouf qu'elle rencontre le milieu des historiens. Elle consacre l’essentiel de ses recherches à la Révolution française et à la question de l’école publique en France. Elle est directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et membre du Centre de recherches politiques Raymond Aron à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). Elle contribue à la revue Le Débat. En 2014, la BnF lui décerne son prix pour l’ensemble de son œuvre. Elle vient de faire paraître De Révolution en République. Les chemins de la France en Quarto, Gallimard (2015).
avec Roger Grenier
lu par Martin Juvanon du Vachat
Écrite avec la noirceur de la jeunesse, Tchekhov a entre vingt et vingt-deux ans, cette pièce annonce déjà tous les thèmes de son œuvre théâtrale : personnages à la dérive, solitaires qui passent de l’exaltation à la culpabilité, domaine perdu, le monde vu comme une grande scène de sottise et de folie. Platonov est plus intelligent que ceux qui l’entourent, présentés comme une bande d’ivrognes cupides. Ce qui le perd, c’est qu’il est un incorrigible coureur de jupons. Mais faible, et même lâche. Pièce perdue, retrouvée en 1920, elle ne fut créée qu’en 1956, au T.N.P. par Jean Vilar, qui lui trouva son titre : « Ce fou de Platonov ».
Roger Grenier
IDEA Paris 2013 : 8e congrès international arts de la scène – éducation
à Paris au Théâtre de la Ville, à l’Odéon-Théâtre de l'Europe et aux Universités Paris III et Paris VII, du 8 au 13 juillet 2013
Comment réussir la transition entre deux âges de la civilisation ? Comment les différents pays du monde appréhendent-ils la place de l’art, et plus particulièrement celle des arts de la scène, dans l’éducation des enfants ? Pourquoi les recherches scientifiques en neurosciences renouvellent-elles notre regard sur les ateliers de pratique artistique et sur l’école du spectateur ? Si les arts de la scène ouvrent la question de la présence des êtres et des corps, non moins que celle de la parole, ce congrès devra porter notre désir de transformation et esquisser le dessin d’un réseau international actif pour l’éducation artistique de l’avenir. Plus de 1000 artistes, chercheurs, enseignants, étudiants, jeunes, responsables de collectivités seront présents afin de réfléchir ensemble et de faire connaître leurs travaux. Ces cinq journées permettront d’alterner conférences, débats, pratique artistique et rencontres inhabituelles.
Atelier de la pensée Samedi 26 septembre à 15h Pas de République sans presse ? À l'occasion du spectacle Les Enfants de Saturne. Rencontre animée par Laure Adler avec Pierre Louette (PDG de l’AFP), Bruno Frappat (journaliste à La Croix), Jean Daniel (journaliste au Nouvel Observateur), Pierre Haski (journaliste à Rue89). Depuis le XIXe siècle en France l'apparition de la presse s'est accompagnée, comme une seconde nature, d'être le garant de notre démocratie. Aujourd'hui qu'en est-il ? La presse continue-t-elle à exercer ce rôle de vigie, voire de contre pouvoir ? La concentration financière ne nuit-elle pas à son indépendance ? Les nouvelles technologies ne vont-elles pas tendre à la faire disparaître ? Autant de questions que de témoignages avec des acteurs de cette histoire.
Une rentrée littéraire de Gallimard (1/3) / Lectures par les auteurs Samedi 26 septembre à 17h Pierre Péju / Marie NDiaye
La Diagonale du vide de Pierre Péju Marc Travenne, le narrateur, est un designer à succès. À la suite de la mort brutale de son associé et ami, son double, il décide de «tout arrêter». Il se réfugie dans un gîte perdu en Ardèche où ne passe qu’un sentier de grande randonnée. Un soir, une marcheuse blonde et énigmatique fait son apparition... Pierre Péju est romancier et essayiste, auteur entre autres de Le rire de l’ogre (Prix du roman Fnac 2005), Coeur de pierre, La petite Chartreuse (Prix du livre Inter 2003, adapté au cinéma par Jean-Pierre Denis), La petite fille dans la forêt des contes (Robert Laffont).
Trois femmes puissantes de Marie NDiaye Trois récits, entre lesquels courent des liens ténus. Au centre de chaque récit, une femme qui dit non. Norah, Fanta et Khady Demba, chacune de ces trois femmes se bat pour préserver sa dignité contre les humiliations que la vie lui inflige avec une obstination méthodique et incompréhensible. Marie N'Diaye est née en 1967 d’un père d’origine sénégalaise et d’une mère française. Elle a reçu le prix Femina en 2001 pour son roman Rosie Carpe. Elle est l’un des deux seuls auteurs français vivants inscrits au répertoire de la Comédie-Française avec sa pièce Papa doit manger.
Organisé avec les Éditions Gallimard.
En partenariat avec > Théâtre de l'Odéon – Salon Roger Blin Tarif unique 5 €, location au 01 44 85 40 40
Projection de la captation réalisée par Julien Bechara Lundi 28 septembre à 19h30 La Vraie Fiancée d'Olivier Py Organisé en partenariat avec la COPAT, TV5MONDE et les Éditions Hatier.
Vernissage / Exposition Lundi 28 septembre de 20h à 23h Photo d'Hôtel, Photo d'Auteur – Remise du Prix Exposition présentée jusqu'au 18 octobre.
Organisé en partenariat avec les Hôtels Paris Rive Gauche.
>Théâtre de l'Odéon – Studios Gémier et Serreau Entrée libre de 14h à 18h et pour les spectateurs le soir des représentations.
Lecture Mercredi 30 septembre à 15h et à 18h Le chercheur de tracesd'après Imre Kertèsz adapté et lu par Bernard Bloch, Théâtre-roman, librement inspiré de la nouvelle de Imre Kertèsz, traduite du hongrois par Natalia Zaremba-Huzsvai et Charles Zaremba (Actes Sud 2003 et 2005). « Quand on n'a plus de destin, on construit sa vie geste à geste, pas à pas. On continue. »
> Théâtre de l'Odéon – Salon Roger Blin Tarif unique 5 €, location au 01 44 85 40 40
Programme septembre 2008
Lecture Petit évangile du quotidien Jeudi 25 septembre à 18h Lecture de textes de Marc François «Ce sont ses os blancs qui n’en finiront jamais. À lui faire vivre sa mort. Ce sont eux les grands coquillages de l’angoisse.» avec Nicolas Bonnefoy, Olivier Bonnefoy, Sébastien Derray, Pascal Kirsch, Valérie Schwartz, Gérard Watkins, Margaret Zenou, et David Lewis (intervention musicale) en partenariat avec La Guillotine > Petit Odéon / Tarif unique : 5 € Réservation au 01 44 85 40 40
Projection, rencontre, exposition Antoine, au théâtre comme au cinéma Lundi 29 septembre 2008
À l’occasion du cent-cinquantenaire de la naissance d’André Antoine, directeur majeur du Théâtre de l’Odéon au début du XXe siècle : à 19h : Introduction à André Antoine cinéaste par Philippe Marcerou (Directeur adjoint de la Bibliothèque de la Sorbonne, spécialiste d'André Antoine) et Joël Huthwohl (Directeur du Département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France). à 19h30 : Projection du film La Terre d’après Zola, réalisé par Antoine en 1921. Durée 1h40. Accompagnement au piano par Eri Kozaki (élève de J-F. Zygel et compositrice).
> Théâtre de l’Odéon – Grande salle / Tarif unique : 8 € Réservation sur notre site internet et au 01 44 85 40 40
Exposition Antoine à l’Odéon Du 17 au 30 septembre 2008 > Studio Gémier du Théâtre de l’Odéon En partenariat avec la Bibliothèque nationale de France
Dimanche 7 octobre 2007 à 18h / Théâtre de l'Odéon - Grande Salle Récital Mahmoud Darwich accompagné par Didier Sandre pour la version française et les musiciens Samir Joubran et Wissam Joubran (oud). "Je cherche depuis dix ans", confiait Mahmoud Darwich en 2003, "le mot juste pour décrire la fleur de l'amandier au printemps. La beauté de la Palestine dit combien l'occupant reste étranger à la nature. Et peut-être que ce que le poète peut donner de plus fort à la résistance palestinienne, c'est de trouver le mot pour dire la fleur de l'amandier". À l'occasion de la parution de Comme des fleurs d'amandier ou plus loin (éditions Actes Sud), Olivier Py a tenu à faire entendre la voix d'un poète qu'il admire. Mahmoud Darwich lira en arabe des extraits de sa poésie ; Didier Sandre en fera entendre les versions françaises ; Samir et Wissam Joubran ponctueront la soirée d'interventions musicales. Location : 01 44 85 40 40
Lundi 22 octobre à 19h / Théâtre de l'Odéon - Petit Odéon Feuillets d'Hypnos de René Char lecture par Olivier Py Pendant l'Occupation, le poète René Char participe à la Résistance, «école de douleur et d'espérance». Le recueil qu'il en tire, Feuillets d'Hypnos, se lit comme la chronique poétique des années passées dans le maquis des Basses Alpes, les Feuillets d'Hypnos parlent d'affrontement, de mort, de trahison, de la régression d'une humanité que seule la fraternité sauve du néant. Entrée réservée exclusivement aux abonnés.
Jeudi 6 décembre à 19h / Théâtre de l'Odéon - Petit Odéon Écritures théâtrales européennes conférence de Michel Corvin illustrée de lectures de textes par Laurent Delvert Durant la seconde moitié du XXe siècle, l'Europe a connu autant d'étapes de libération que de soubresauts sanglants. À chaque moment crucial, le théâtre s'est dressé comme guetteur et comme conscience : l'écrivain de théâtre a toujours trouvé le moyen de dénoncer les détenteurs des pouvoirs politiques, sociaux, religieux, tapis derrière leur langue de bois. Michel Corvin, à l'occasion de la sortie de son Anthologie critique des auteurs dramatiques européens (1945-2OOO), évoquera cinquante ans d'écritures théâtrales européennes. Entrée libre sur réservation : present.compose@theatre-odeon.fr
Samedi 10 novembre à 15h3O / Théâtre de l'Odéon - Grande Salle L'Homme matériel rencontre animée par Laure Adler avec Michel Cassé, Claude Régy, Paul Virilio À l'occasion du spectacle Homme sans but d'Arne Lygre, mis en scène par Claude Régy Homme sans but fait trembler un état du monde, un temps suspendu, où sans cesse s'amenuisent les limites du vrai et du faux. Vertige du concret, flottement métaphysique : la banalité quotidienne semble baigner dans la brume d'un mythe à demi oublié, où le réel ne se laisse jamais saisir sans incertitude. Que reste-t-il de l'homme ? Michel Cassé, astrophysicien au Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et chercheur associé à l'Institut d'astrophysique de Paris, a notamment publié Du vide et de la création, Énergie noire, matière noire et Passeurs de lumière. Claude Régy est metteur en scène. Paul Virilio, urbaniste et philosophe, a notamment publié La bombe informatique : essai sur les conséquences du développement de l'informatique ; Discours sur l'horreur de l'art, entretiens avec Enrico Baj.
Samedi 17 novembre à 15h3O / Théâtre de l'Odéon - Grande Salle Melville/Bruno ou l'infinité des mondes rencontre animée par Laure Adler avec Yves Hersant, Antonio Latella, Jean-Pierre Naugrette À l'occasion des spectacles Moby Dick d'après Herman Melville et La Cena de le ceneri d'après Giordano Bruno, mis en scène par Antonio Latella Dans ses ouvrages, dont Le Banquet des cendres, Giordano Bruno développe une vision cosmographique audacieuse et révolutionnaire (nous sommes en 1584). Il y soutient les thèses coperniciennes et va même au-delà, en imaginant un univers peuplé d'une infinité de mondes. Si le baleinier de Melville est, lui, un monde clos, il vogue dans un univers sans limites où s'entrechoquent les descriptions de chasse à la baleine, les observations scientifiques, les réflexions philosophiques, les références mythologiques, littéraires... Yves Hersant, traducteur, a notamment préparé l'édition des OEuvres complètes de Giordano Bruno pour Les Belles lettres. Antonio Latella est metteur en scène. Jean-Pierre Naugrette, professeur à l'Institut du Monde Anglophone (Paris III), a co-dirigé le colloque international de Cerisy, avec Gilles Menegaldo. Il collabore à la Revue des Deux Mondes.
Samedi 15 décembre à 15h3O / Théâtre de l'Odéon - Grande Salle Israël demain rencontre animée par Laure Adler avec des artistes, des journalistes et des intellectuels israéliens À l'occasion du spectacle Krum, d'Hanokh Levin, mis en scène par Krzysztof Warlikowski Comment parle-t-on d'Israël en Israël ? Comment se voit Israël aujourd'hui ? Où en sont les rapports entre État et citoyenneté, religion et laïcité, peuple, nation et société civile ? Quels dilemmes et quels débats, quelles urgences et quelles perspectives s'imposent aux consciences attentives aux lendemains ? Il ne s'agit pas ici d'inviter toutes les parties en présence à débattre ou à dialoguer une nouvelle fois, mais de laisser s'élever, pour ainsi dire de l'intérieur, des voix singulières qui dresseront autant d'autoportraits actuels et partiels, problématiques et introspectifs, d'un pays toujours aux prises avec son histoire.
Mercredi 19 décembre à 19h / Théâtre de l'Odéon - Petit Odéon Paix et châtiment conférence de Florence Hartmann À l'occasion de la sortie de son livre Paix et châtiment, aux éditions Flammarion, Florence Hartmann, porte-parole de Carla Del Ponte de 2000 à 2006, nous ouvre les portes du Tribunal pénal international de La Haye et des chancelleries occidentales, nous plongeant dans les coulisses les plus sombres de la haute politique et de la justice internationale. Récit de l'attitude équivoque des puissances démocratiques face à une justice internationale émergente, pourtant présentée comme le premier acte concret, depuis Nuremberg, de leurs engagements à faire reculer la barbarie. Entrée libre sur réservation present.compose@theatre-odeon.fr
Sous l'égide du jeune théâtre national (JTN), chargé de mettre en réseau les écoles supérieures d'art dramatique, l'Odéon-Théâtre de l'Europe accueille aux Ateliers Berthier une sélection de projets présentés par des jeunes compagnies qui en sont issues. Le but : favoriser le contact entre des créateurs à l'orée de leur carrière artistique, le public et le monde professionnel où ils sont appelés à s'insérer. À eux de proposer un moment de théâtre comme un autre : aussi exigeant, aussi abouti, qu'une production effective, afin de se frayer la voie qui mène, si possible dans l'excellence et la plénitude, à la pratique de leurs métiers.
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Programme juin 2012
Rousseau et les Confessions
Les confessions amoureuses de Jean-Jacques Rousseau Avec Raymond Trousson, auteur de Jean-Jacques Rousseau (Tallandier 1988) et d'un Dictionnaire de Jean-Jacques Rousseau (Honoré Champion 1996) lecture par Georges Claisse.
«Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature. Voilà ce que j'ai fait, ce que j'ai pensé, ce que je fus. J'ai dit le bien et le mal avec la même franchise. Je me suis montré tel que je fus ; méprisable et vil quand je l'ai été, bon, généreux, sublime, quand je l'ai été : j'ai dévoilé mon intérieur tel que tu l'as vu toi-même.» Qu'est-ce qui peut pousser un homme et un philosophe à écrire ses confessions, et à qui les adresse-t-il? Pour s'expliquer devant ses semblables ? Rousseau aura toujours préféré se réfugier dans sa superbe solitude. Pour dire à Dieu toute la vérité de son être ? Rousseau n'aurait en ce cas pas écrit ni encore moins publié ce texte. Sous l'effet d'un pur amour-propre ? Devant la vanité de la gloire, Rousseau aura toujours placé l'amour de soi. Percer le mystère de ce philosophe qui n'a pas su être sage reviendra donc à trouver la destination véritable de son amour.
En coproduction avec France Culture et en partenariat avec Courrier international. > Théâtre de l’Odéon – Grande salle / Tarif : 5€
« Ça peut pas faire de mal » parGuillaume Gallienne Les pastiches
Exercices de style, mémoire, humour, le pastiche est avant tout un hommage à la littérature. De Racine à Marguerite Duras, en passant par Shakespeare, Virginia Woolf et Proust, Guillaume Gallienne revisitera certains pastiches parmi les plus célèbres et les plus drôles de l'histoire littéraire. Sociétaire de la Comédie Française, acteur tragique aussi bien que comique, Guillaume Gallienne est un joueur, un virtuose des mots, un amoureux de la poésie.
Invitée d'honneur Anna Gavalda avec la participation sur scène de Natalie Dessay, Raphael Enthoven, Françoise Fabian, Daniel Mesguich
Une production France Inter / Odéon-Théâtre de l'Europe. > Théâtre de l’Odéon – Grande salle / Tarif : 5€
Crime et Châtiment de Fédor Dostoïevski
par Jean-Philippe Toussaint Un écrivain contemporain savoure une oeuvre classique. Rencontre animée par Daniel Loayza.
«Voilà en quoi seulement Raskolnikov reconnaissait son crime : en ceci seulement qu’il n’avait pas été jusqu’au bout et qu’il avait avoué.» Crime et châtiment Écrivain et réalisateur, Jean-Philippe Toussaint est l’auteur de plusieurs romans parus aux Éditions de Minuit, parmi lesquels La Salle de bain, La Télévision, Faire l’amour, Fuir (prix Médicis 2005), La Vérité sur Marie (prix Décembre 2009).
En partenariat avec les éditions Flammarion et Evene. > Théâtre de l’Odéon – Salon Roger Blin / Tarif unique 5€
Les Études. C’est bien, c’est mal Compagnie du zieu dans les bleus Conception Nathalie Garraud et Olivier Saccomano. Avec Julien Bonnet, Laurence Claoué, Mitsou Doudeau, Cédric Michel, Florian Onnéin, Conchita Paz. Scénographie et costumes Jeff Garraud, Sarah Leterrier et Sabrina Noiraux. Vidéo Camille Béquié
C’est bien, c’est mal est un cycle de création sur l’adolescence, il dure trois ans, et a pour objectif l’écriture d’une pièce intitulée Notre jeunesse. Après les études 1, 2 et 3 présentées la saison passée, place aux études 4, 5 et 6 : on pille Godard, on fait du montage (de scènes) et on écrit des scènes (en face).
Avec le soutien des Fondations Edmond de Rothschild. > Théâtre de l’Odéon – Studio Serreau. Tarif 5€ Réservation lesetudes@theatre-odeon.fr
Cours toujours…
De la diversité des langages à une parole commune
Atelier artistique animé par Sérigne M’Baye Gueye, dit Disiz.
«Initier des jeunes en réinsertion scolaire à l’art de la représentation en public. Oser se montrer à travers un personnage, comprendre les mécanismes d’un récit et rappeler qu’un lieu public a pour essence d’accueillir tous les publics. Il aura suffi d’une envie et de la magie du Théâtre de l’Odéon pour réunir des gens de bonne volonté, histoire de faire avec les moyens du bord et ne plus faire avec les moyens du sort. La pièce de cette année traitera de la violence et utilisera pour cela les armes de l’humour, du politique et du spirituel. Cette tragédie empruntera les âmes du comte Léon Tolstoï, Martin Luther King, Gandhi, Malcom X et Aung San Suu Kyi.» Disiz
Manifestation organisée dans le cadre du dispositif Action Accueil et Rescolarisation mis en place par la Mission Générale d’Insertion du Rectorat de Paris. Avec le soutien des Fondations Edmond de Rothschild. > Théâtre de l’Odéon – Salon Roger Blin Entrée libre sur réservation rpodeon@theatre-odeon.fr
En 1986, Brigitte Jaques créait au Théâtre National de Strasbourg Elvire Jouvet 40, d'après les leçons que professa Louis Jouvet au Conservatoire sur la deuxième scène d'Elvire dans Dom Juan. Le spectacle tourna pendant des années dans le monde entier. Aujourd'hui, Brigitte Jaques s'attaque à Dom Juan lui-même. Elle le tient pour le héros inaugural d'un temps où un "univers infini", dont le divin s'est absenté, succède au "monde clos" du Moyen Age. Mais elle distingue aussi en lui l'énergie juvénile d'un poète du trouble et du désir : "Je pense à Rimbaud," dit-elle de lui. "Une saison en enfer". Quête des femmes comme d'une connaissance par les gouffres... Il les aime vraiment, totalement, dans l'instant, sans mémoire, sans reste ; dans l'absolu du coup de foudre. Il les trouve belles, et le leur dit, il n'a de cesse qu'elles ne se révèlent belles, véritablement. Elles savent réveiller son désir, elles ne savent pas le farder. Ce que Dom Juan leur a fait, l'amour qu'il leur a donné, elles ne l'oublieront jamais... Et Dom Juan passe et dévoile à chacun sa vérité".
Paris, 1665. Première de Dom Juan le 15 février au Palais-Royal. L'auteur, 43 ans, tient le rôle de Sganarelle et risque gros : son Tartuffe vient d'être interdit. Nouveau scandale. Malgré le succès, Dom Juan quitte l'affiche après quinze représentations. L'adaptation en vers de Thomas Corneille, soigneusement édulcorée, supplante l'original à la Comédie-Française jusqu'en 1847.
à lire... Alexandre Koyré : Du monde clos à l'univers infini, Paris, Gallimard, 1988. François Regnault : La Doctrine inouïe. Dix leçons sur le théâtre classique français, Paris, Hatier, 1996.
Courrier international fête ses vingt ans !Concert en accès libre d’Hindi Zahra Mercredi 8 septembre à 19h Entre ballades folk, soul urbain et blues du désert, Hindi Zahra, jeune chanteuse d’origine berbère, est la nouvelle sensation jazz-folk de l’année, avec son premier opus intitulé Hand made. Révélation de la scène estivale, elle crée l’osmose avec un public peu habitué à être ainsi sollicité émotionnellement. Organisé par Courrier international > Parvis du Théâtre de l’Odéon / Accès libre
Patrick Tournebœuf Du 2 au 19 septembre Exposition photographique : Patrick Tournebœuf et les photographes sélectionnés pour le prix Photo d’Hôtel / Photo d’Auteur 2010 Patrick Tournebœuf photographie des lieux. Ce qui, dans son cas, signifie capter l’esprit de ces lieux, pareil au sillage que laissent les allées et venues des hommes. Il s’intéresse aux régions un peu floues où les seuils entre le public et le privé semblent hésiter, où tout séjour ne peut être que temporaire, où l’individu, loin de ses cadres familiers et s’oubliant luimême, en vient à acquérir une charge, une densité paradoxale et comme brouillée, à la fois plus intense et pourtant évanouissante. En partenariat avec les Hôtels Paris Rive Gauche et Fêtart Dans le cadre des journées du patrimoine des 18 et 19 septembre > Théâtre de l'Odéon – Façade, Grand foyer et Studios (Entrée libre du lundi au samedi de 11h à 18h30 et le dimanche 19 septembre)
Une rentrée littéraire de Gallimard Samedi 2 octobre à 17h France 80 de Gaëlle Bantegnie Samedi 27 mai 1984, Rezé-lès-Nantes. Claire Berthelot, treize ans, se lève, enfile ses chaussons, retape le canapé-lit en velours marron... À Palma de Majorque, Patrick Cheneau, vingt-sept ans, est nu dans le lit de 140 de sa chambre d’hôtel, le drap et la fine couverture de laine verte roulés à ses pieds... Gaëlle Bantegnie est née en 1971. Elle est professeur de philosophie et chante dans un groupe d’électro-rock. France 80 est son premier roman. Demain j’aurai vingt ans d’Alain Mabanckou Au fil d’un récit enjoué, Alain Mabanckou nous offre une sorte de Vie devant soi à l’africaine. Les histoires d’amour tiennent la plus grande place, avec des personnages attachants de jeunes filles et de femmes. La langue que Mabanckou prête à son narrateur est réjouissante, pleine d’images cocasses, et sa fausse naïveté fait merveille. Alain Mabanckou est l’auteur de plusieurs romans dont Verre Cassé, Mémoires de porc-épic et Black Bazar traduits dans une douzaine de langues. Il enseigne la littérature francophone à l’Université de Californie-Los Angeles (UCLA).
Samedi 9 octobre à 17h Beau rivage de Dominique Barbéris Beau rivage est un petit hôtel de montagne, quelque part, pas très loin de la frontière, au bord d’un lac. S’y retrouvent par hasard deux couples et un homme seul. C’est le moment où l’été montagnard bascule dans l’automne. Dominique Barbéris vit à Paris. Elle a déjà publié plusieurs romans et récits aux Éditions Gallimard, parmi lesquels L’Heure exquise (1998), Les Kangourous (2002) et Quelque chose à cacher (2007, prix des Deux Magots 2008). Le siècle des nuages de Philippe Forest Le «siècle des nuages», dont parle un poème d’Apollinaire, est le vieux vingtième siècle qui s’en va. L’auteur raconte ce siècle à travers l’histoire de l’un de ses rêves – l’aviation – et de l’un des hommes qui ont rêvé ce rêve – son père. Depuis L’enfant éternel, prix Femina du premier roman 1997 et Sarinagara, prix Décembre 2004, Philippe Forest a publié plusieurs romans et essais chez Gallimard, dont Le nouvel amour en 2007 et Araki enfin en 2008.
Samedi 16 octobre à 17h Un roman estonien de Katrina Kalda 1994 à Tallin, Estonie, ex-république soviétique, depuis peu redevenue indépendante, August, un jeune homme introverti, rencontre Eerik Pall, homme politique et grand industriel qui le fait entrer au journal Tänapäev. Il est sommé d’écrire un roman-feuilleton patriotique se déroulant à la fin des années 1980... Katrina Kalda est née en 1980 en Estonie. Elle a étudié les lettres à l’École normale supérieure de Lyon. Elle vit actuellement entre la France et l’Estonie. Un roman estonien est son premier roman. Le sel de Jean-Baptiste Del Amo «Quand tout sera terminé, vous douterez de moi, du souvenir qu’il vous restera de moi. Les choses sont ainsi, les vivants défigurent la mémoire des morts, jamais ils ne sont plus loin de leur vérité.» Jean-Baptiste Del Amo est né à Toulouse en 1981. Il est l’auteur d’Une éducation libertine (Gallimard, 2008, Prix Goncourt du 1er roman 2009). > Théâtre de l’Odéon – Salon Roger Blin / Tarif unique 5€
Traversées philosophiques De grands philosophes viennent interroger le monde, partager avec le public leur vision du pouvoir des libertés, de l’étranger...
Jeudi 14 octobre à 18h : Malaise dans la civilisation, que peut la psychanalyse ? avec Jean-Pierre Lefebvre (philosophe et traducteur de Freud) et Roland Gori (psychanalyste) Publié en 1929, Malaise dans la civilisation peut être défini comme une «enquête sur le bonheur» dans laquelle Freud s’appuie sur sa théorie des pulsions (éros et thanatos) pour critiquer l’optimisme qui associe progrès de la civilisation et satisfaction grandissante de l’être humain. Derrière les attaques répétées et médiatisées contre la psychanalyse aujourd’hui se profile un débat plus profond sur la conception de l’individu. Un sujet tragique, un sujet divisé, un sujet aux prises avec son histoire, ses parents, ses pulsions sexuelles – ce modèle inventé par Freud et toujours défendu par la psychanalyse – peut-il résister à la conception qui se répand pernicieusement d’un individu calculateur, rationnel, stratège, devenant en quelque sorte «trader» de lui-même ? Jean-Pierre Lefebvre est professeur à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm et l’un des plus grands germanistes français. On lui doit de nombreuses traductions (Marx, Büchner, etc.), dont celle de la Phénoménologie de l’Esprit de Hegel. Roland Gori est psychanalyste, professeur de psychopathologie à l’Université d’Aix-Marseille ; il est l’initiateur de l’Appel des Appels en décembre 2008 (Pour une insurrection des consciences). Il est l’auteur entre autres de La preuve par la parole (1996), Logique des passions (2002), La Santé totalitaire (2005), Exilés de l’intime (2008). > Théâtre de l’Odéon – Salon Roger Blin / Tarif unique 5€.
La terre, le feu, l'eau et les vents, une anthologie de la poésie du Tout-monde, avec Édouard Glissant et ses invités Mercredi 3 novembre à 20h «La terre, le feu, l’eau et les vents» Mise en espace de Razerka Ben Sadia-Lavant, assistée de Garance Clavel. Édouard Glissant interviendra pour introduire les chapitres de la soirée poétique.
• Naissance de la parole Les Perses d’Eschyle par Behi Djanati-Atai Le Popol Vuh par Arthur H Poésie peule par Greg Germain Chaka de Thomas Mofolo par Hugues Quester • Les crises des civilisations L’épopée bambara racontée par Sissiko Kabinè par Greg Germain Nierika ou les poèmes physiques de la vision du 5e feu par Denis Lavant Onze astres sur l’épilogue Andalou de Mahmoud Darwish par Abdelwahab Meddeb en arabe par Sapho en français Le vent est venu me parler de Dora Teitelboim par Sophie Bourel Bamako Paris New-York de Manthia Diawara par Arthur H • Salut à l’Orient Ayant vu... d’Ibn Arabi par Sophie Bourel Nedjma ou le poème ou le couteau de Kateb Yacine par Sapho La migration du marbre de Abdelwahab Meddeb par lui même • JE est un autre Toujours là de Pierre Reverdy par Marianne Basler Les prophètes de Jean Grosjean par Charles Gonzales Vrai nom d’Yves Bonnefoy par Hugues Quester Premier poème de Pierre Oster par lui même Ulysse tout monde d’Antoine Raybaud par lui même Cantique au printemps de O.V.Milosz par Marianne Basler • Les voix nouvelles Black-Label de Léon Gontran Damas par Sapho Poèmes de Félix Tchicaya U’tamsi par Behi Djanati-Atai Making History de Linton Kwesi Johnson par Mike Laad en anglais It a come de Michael Smith par Mike Laad en argot jamaïcain
Autour d'Édouard Glissant Oratorio à partir de poèmes d’Édouard Glissant par Jacques Coursil.
• Le temps de la poésie Ode Maritime de Fernando Pessoa par Charles Gonzales Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France de Blaise Cendrars par Denis Lavant La Muse qui est la grâce de Paul Claudel par Hugues Quester Cahier d’un retour au pays natal d’Aimé Césaire par Arthur H • Hommage Van Gogh, le suicidé de la société d’Antonin Artaud par Greg Germain Si mes mains pouvaient effeuiller de Federico García Lorca par Charles Gonzales en espagnol Anabase de Saint-John Perse par Denis Lavant
Édouard Glissant est poète en premier lieu. Il fonde sa poésie dans une pensée philosophique qui envisage le monde comme un changement sans déperdition, une nature en errance sans errement, un langage né de toutes les langues. Il a développé les notions et concepts de Créolisation, Tout-monde, Chaos-monde, Mondialité et Relation. Ses romans descendent les espaces et les temps antillais chaotiques et secrètement consentis.
Organisé avec le Fonds de Dotation agnès b. et Galaade Éditions. En partenariat avec le Courrier International et Mediapart. La Terre le Feu l’Eau et les Vents une anthologie de la poésie du Tout-monde est Paru en mars 2010 chez Galaade Éditions. La soirée est enregistrée par France Culture.
> Théâtre de l'Odéon – Grande salle (tarifs de 6 à 18€)
Les belles étrangères Lundi 15 novembre à 19h Fernando Vallejo dialogue avec Mathias Enard, rencontre animée par Laurent Nunez Le Centre national du livre invite douze écrivains colombiens en France du 8 au 20 novembre pour cette édition 2010 des Belles Etrangères. A cette occasion, la Mel propose une soirée exceptionnelle au Théâtre de l’Odéon le 15 novembre à 19h afin de faire entendre les voix de deux écrivains dont les œuvres font état de la barbarie omniprésente dans nos sociétés. L’écrivain Laurent Nunez assurera quant à lui le lien entre ces univers : "L’un se met en scène dans des récits autobiographiques - qu’il présente parfois comme des fictions. L’autre vient de peindre Michel-Ange comme un fuyard magnifique – comme un artiste. Tous deux décrivent un monde où la pire violence est de n’être pas décrite. L’un s’appelle Fernando Vallejo. L’autre Mathias Enard." > Théâtre de Odéon - Salon Roger Blin (entrée libre sur réservation : 01 55 74 60 98 ou m.herve@maison-des-ecrivains.asso.fr)
Alexandre Romanès et ses invités Mercredi 17 novembre à 19h Soirée poétique et musicale. > Théâtre de l’Odéon – Salon Roger Blin / Réservation 01 44 85 40 40 / Tarif unique 5€
Jeudi 18 novembre à 18h : Pourquoi n'aimons-nous pas la démocratie ? avec Myriam Revault d'Allonnes La haine de la démocratie ne date pas d’aujourd’hui. Mais elle connaît de nos jours un regain, qu’incarnent des intellectuels tel Alain Badiou. Loin de la stricte actualité, Myriam Revault d’Allonnes s’interroge sur le désamour dont la démocratie fait depuis longtemps l’objet. Nourrie notamment de la lecture de Claude Lefort et de Michel Foucault, elle analyse le rapport très particulier que nous entretenons avec cette forme de régime politique où le pouvoir, «lieu vide», crée une incertitude permanente. Qui aimer quand l’autorité est régulièrement remise en jeu par les élections ? Comment adhérer, s’identifier quand des idéaux collectifs prennent la place de l’idéal du moi ? Cette «condition déceptive» propre à la démocratie ne doit pas pour autant nous en éloigner. Car, comme le souligne l’auteur, c’est l’amour qui inspire le social et non la loi. Myriam Revault d’Allonnes est philosophe, professeur des universités à l’École pratique des hautes études. Elle est notamment l’auteur de Ce que l’homme fait à l’homme (Seuil, 1995), Le Pouvoir des commencements (Seuil, 2006) et L’Homme compassionnel (Seuil, 2008). > Théâtre de l’Odéon – Salon Roger Blin / Tarif unique 5€ Ouverture de la location le mardi 19 octobre (le mardi 12 octobre pour les abonnés)
Pourquoi faut-il raconter des histoires ? Lundi 6 décembre de 10h30 à 22h Journée de la littérature orale Mondoral et l’Odéon-Théâtre de l’Europe vous invitent au grand jeu des questions-réponses par le moyen d’histoires. Le sujet est toujours : pourquoi faut-il raconter des histoires ? Il s’agit cette fois d’interroger la notion de transmission, sa nécessité, la métamorphose de ses formes, son adaptation au monde de demain. Quatre parties se succéderont, accueillant chacune, sous l’oeil attentif d’un modérateur, huit participants disposant de dix minutes pour exposer leur point de vue par un récit, une anecdote ou un conte. Ces propositions seront ensuite mises en débat et revisitées à la lumière de tout ce qui a été partagé. C’est à travers ce mode ludique et sérieux d’investigation que nous espérons découvrir avec vous les chemins encore possibles vers ce qui nous rassemblerait et qui s’apparenterait à nos rêves.
11h/13h : Bruno de La Salle, Jihad Darwiche, Mimi Barthélémy, Yves Citton, Olivier Germain-Thomas, Olivier Py, Abdelfattah Kilito, Alain Mabanckou, Atiq Rahimi, Fabienne Raphoz (médiation Pierre Péju)
16h45/18h45 : Yannick Jaulin, Enis Batur, Jean Baumgarten, Hélène Cixous (sous réserve), Boris Cyrulnik, Raphaël Enthoven, Didier Kowarsky, Olivier Morin, Nahal Tajadod (médiation Philippe-Jean Catinchi - Le Monde)
20h/22h : Myriam Pellicane, Anna Angelopoulos, Jean-Claude Carrière, Laurent Gaudé, Ivry Gitlis, Henri Gougaud, Dany Laferrière, Rose-Marie Moro, Daniel Maximin (médiation Philippe-Jean Catinchi - Le Monde)
Cette journée a été enregistrée. L'enregistrement n'est pas en ligne dans la partie "médias" du site, mais peut-être écouté à la médiathèque du théâtre.
Proposé par Mondoral (Conservatoire de Littérature Orale de Vendôme, La Maison du Conte de Chevilly-Larue, Paroles traverses de Rennes, Centre des Arts du Récit en Isère), avec le soutien de la Direction Générale de la Création Artistique (DGCA), du ministère de la Culture et de la Communication. > Théâtre de l’Odéon – Grande salle / Forfait à 15€
Lectures musicales dans un salon Du mardi 7 au vendredi 10 décembre à 19h Les Tragédiennes sont venues de Saint-John Perse par Olivier Py et le Quatuor Léonis (1er violon : Guillaume Antonini, 2nd Violon : Magali Piccin, Alto : Alphonse Dervieux, Violoncelle : Jean-Lou Loger) Olivier Py a choisi de s'entourer du Quatuor Léonis, avec qui il avait déjà collaboré pour L'Orestie d'Eschyle, pour proposer cette fois la lecture de ce moment fort d'Amers, "Les tragédiennes sont venues", lieu du grand poème océanique où ces personnages du théâtre antique aspirent à la "faveur nouvelle pour la rénovation du drame et la grandeur de l’homme sur la pierre" dont sera porteuse la mer, en son "haut langage". « ...Voici nos gorges de Gorgones, nos cœurs de louves sous la bure, et nos tétines noires pour la foule, nourrices d'un peuple d'enfants-rois. Nous faudra-t-il, haussant la bure théâtrale, au bouclier sacré du ventre produire le masque chevelu du sexe, Comme au poing du héros, par sa touffe de crin noir contre l'épée hagarde, la tête tranchée de l'Étrangère ou de la Magicienne ?»
Extraits de quatuors de : - Claude Debussy : quatuor en sol mineur, opus 10 (1er mouvement) - Paul Hindemith, 4e quatuor opus 22 (1er mvt, fugato) - Maurice Ravel, quatuor en fa, (3e mvt, très lent)
- György Kurtag, "moments musicaux" op.44 : 1) Invocatio et 2) Footfalls
- Arrangement de la Ronde Printanière, extrait du Sacre du Printemps d'Igor Stravinsky. - Claude Debussy : quatuor en sol mineur, opus 10 (3e mouvement)
- Ludwig V. Beethoven , opus 32, 3e mvt: Molto Adagio "Heiliger Dankgesang eines Genesenen an die Gottheit, in der lydischen Tonart." et improvisations.
En coproduction avec la Maison de la Culture de Nevers et de la Nièvre. > Théâtre de l’Odéon – Salon Roger Blin / Tarif unique 5€
Jeudi 16 décembre à 18h : Dans un monde dangereux, sûreté contre libertés ? avec Mireille Delmas-Marty (juriste). Le monde est dangereux. Aujourd’hui, à l’heure du terrorisme, des effets conjugués de la pauvreté, de la maladie et des guerres civiles, les États doivent faire face à de nouveaux défis : une menace pour l’un d’entre eux est une menace pour tous. Si les dangers ont existé de tout temps en tous lieux, les attentats du 11 septembre en ont sans doute changé la perception. Si bien que les responsables politiques se trouvent libérés, symboliquement et juridiquement, de l’obligation de respecter les limites propres à l’état de droit. Au point que l’enchevêtrement des espaces normatifs (nationaux, européens et mondiaux) induit des mouvements d’autant moins contrôlables qu’ils échappent de plus en plus aux États. Mireille Delmas-Marty explore cette nouvelle donne et l’incertitude des réponses face aux dangers bien réels que courent les personnes, les États, voire la planète tout entière. Au-delà, elle explore les voies qui s’ouvrent à nous : sociétés de la peur ou communauté de destin ? Avec des lectures de textes d’Hannah Arendt, Édouard Glissant, Paul Ricoeur. Mireille Delmas-Marty est titulaire de la chaire «Études juridiques comparatives et internationalisation du droit» au Collège de France et membre de l’Institut. Elle est notamment l’auteur de Le Flou du droit (PUF, 1986, rééd. 2004), Pour un droit commun (Seuil, 1994), Trois défis pour un droit mondial (Seuil, 1998) et Les Forces imaginantes du droit (3 vol., Seuil, 2004, 2006, 2007). > Théâtre de l’Odéon – Salon Roger Blin / Tarif unique 5€ Ouverture de la location le mardi 16 novembre (le mardi 09 novembre pour les abonnés)
En 1995, à la fin des répétitions de Dans la solitude des champs de coton, la costumière Moidele Bickel dit à Patrice Chéreau : "Maintenant, tu dois faire Racine, et de la même façon", ajoutant qu'il lui revenait d'en explorer la langue "comme cela". L'invitation, dans ce qu'elle avait d'énigmatique, n'était pas faite pour être oubliée ; en relisant Racine, Chéreau vit le sens qu'elle prenait pour lui. La traversée de l'œuvre de Koltès l'avait peut-être préparé à déchiffrer, sous la clarté des chaînes de la syntaxe, la hantise d'une autre face du langage, fuyante, enfouie, indicible, condamnée pourtant à s'ouvrir avec insistance une voie vers le jour. Phèdre est la grande tragédie des aveux, que l'inavouable sous-tend à chaque pas. Toute l'intrigue est rythmée par l'agonie, formant une brève parenthèse solaire et implacable séparant les deux protagonistes de leur fin. Phèdre et Hippolyte sont comme les deux versants d'un même destin (Racine associe d'ailleurs leurs deux noms en 1677 dans le titre de l'édition originale, dont la ponctuation fluide et sinueuse a la préférence de Chéreau). L'un de ces versants est pur ; l'autre est maudit. Mais ils ne se laissent pas séparer et semblent dans leur duel se contaminer l'un l'autre, nouant d'étranges complicités. L'un et l'autre, succombant à la tentation, laissent échapper une parole qui nomme leur désir ou leur faute, et que rien ne rattrapera plus. L'un et l'autre, en gardant le silence sur leur face-à-face, se feront complices d'un même secret fatal. Et tous deux, quand s'ouvre le drame, sont en fuite. Dès le premier vers, Hippolyte proclame sa décision : partir à la recherche de Thésée. Rêvant d'errance et d'aventure, il se voudrait l'émule de son père, "Héros intrépide" qui purgea l'univers de ses "Monstres étouffés". Phèdre, dès son entrée, annonce en revanche qu'il lui faut "demeurer". Elle ne peut disparaître qu'en se laissant mourir, marchant ainsi sur les traces d'un époux "qui va du Dieu des morts déshonorer la couche". Hippolyte voudrait filer à la surface du monde ; Phèdre, s'enfoncer vers les Enfers. De Thésée, le grand absent héroïque et volage, le maître paradoxal de l'ordre et de la jouissance, dont la volonté fait loi au point que ses paroles prennent corps, son fils voudrait imiter les exploits, et son épouse, la puissance de transgression... Pour explorer les secrets de cette "injuste Famille", Patrice Chéreau a réuni Pascal Greggory (Thésée), Eric Ruf (Hippolyte) et Christiane Cohendy (Oenone), Michel Duchaussoy (Théramène) et Marina Hands, Agnès Sourdillon et Nathalie Bécue. Et c'est à Dominique Blanc (que le public de l'Odéon a tant aimée dans Une maison de poupée, en 1997), qu'il a choisi de confier, après des années de travail commun, l'un des rôles les plus importants et les plus lourds du répertoire.
Chacun porte en soi un rêve d'Egypte, souvent depuis l'enfance, depuis la découverte dans quelque manuel scolaire de ses énormes masses géométriques découpées sur le ciel du désert. Chacun a pressenti en contemplant les hiéroglyphes la qualité propre d'un monde étrange auquel nous aurions encore part. Ce rêve long comme un fleuve de cinq mille ans, Bruno Meyssat y tente un passage. A ses yeux, le théâtre est l'art de troubler la présence, de "montrer que ce que l'on entend et voit n'est pas ce que l'on entend et voit". Aussi s'inspire-t-il souvent de ce qu'il y a de plus concret -des matériaux, des objets chargés d'histoires, des sons, du corps des acteurs- pour construire des séquences qu'il voudrait offrir comme autant d'écrans où chacun puisse projeter, reconnaître et partager, avant les mots, sa part d'un rêve collectif profondément enfoui, "le théâtre le plus ancien possible". D'où l'importance qu'il accorde au lieu et à ce qui l'habite, à la tension qui le traverse et à la concentration qu'il impose.
L'aventure commence par trois bouts de papier dans un magazine sportif relatant la vie du footballeur Garrincha. Une vie exceptionnelle, remplie d'exploits sportifs, d'alcool, de femmes, une vie bouleversante qui s'envole à 49 ans à force de vivre tout à l'extrême. Il y a sa relation amoureuse avec la chanteuse brésilienne Elsa Soares. Il y a cet ami de la dernière visite. Ficelé à son lit d'hôpital, il lui parle d'un dernier rêve - prendre la camionnette et partir s'entraîner. - Ensuite surgit Monsieur Armand, qui fut le premier, selon son neveu Serge, à marquer un but au Stade Vélodrome. Toute une époque, toute une vie dans ce port merveilleux où l'on se plaît à raconter l'exploit. Il y a donc Serge, qui parle comme personne de Marseille, de ces gens, de ses souvenirs. - Enfin il y a Eric. L'odeur du vieux sac blanc à bandes noires. Celle du gazon fraîchement coupé. La joie de voir mon père se lever subitement devant la télé un soir de Geoffroy-Guichard (3ème but face à Kiev). J'ai vu dans les yeux de l'ami toutes ces nuits à raconter le monde, avec toutes ces compagnes - à se souvenir, déjà, à rêver, tout simplement.
Patrick Pineau
Un jour de 1998 l'acteur Eric Elmosnino a lu dans le journal L'Equipe un article sur le grand joueur de football Manuel dos Santos surnommé Garrincha. Un paragraphe surtout avait retenu son attention : il y était question d'une camionnette avec laquelle Garrincha avait envie que son ami l'emmène encore jouer comme quand ils étaient petits alors que manifestement il avait déjà un pied dans la tombe.
Juste jouer encore une petite dernière fois.
Donner des coups de pied dans ce ballon qui toute sa vie avait accompagné sa trajectoire tragique.
Terrassé par l'alcool, la cigarette et les accidents de la vie, Garrincha mourrait seul quelques heures après.
Eric Elmosnino alla trouver son ami Patrick Pineau et lui demanda de le mettre en scène là-dedans.
Mais c'est quoi là-dedans?
On ne fait pas du théâtre avec à peine un petit paragraphe du journal L'Equipe!
Ou alors c'est de la danse.
Eric n'était pas contre commencer une carrière de danseur étoile mais ils tombèrent d'accord sur le fait qu'il leur fallait tout de même un texte.
Ainsi ils me demandèrent d'écrire ce solo pour Eric.
C'était maintenant à moi de chercher à savoir ce qu'il y avait dans ce là-dedans!
Serge Valletti