Hamlet / Mesure pour mesure / Le Songe d'une nuit d'été

de WILLIAM SHAKESPEARE
mise en scène CARLO CECCHI
du 28 octobre 1999 au 07 novembre 1999
la Manufacture des Oeillets / Ivry



avec
Valerio Binasco, Carlo Cecchi, Arturo Cirillo, Maurizio Donadoni, Iaia Forte, Tommaso Ragno
et
Matteo Bavera, Vito Di Bella, Vincenzo Ferrera, Mangia Fridda, Donatella Furino, Viola Graziosi, Luigi Locascio, Claudio Lizza, Paolo Mannina, Alfio Pennisi, Daniela Piperno, Elia Schilton, Maurizio Scotto, Cristina Spina

Né à Florence, étudiant à Naples, Carlo Cecchi y fait ses débuts de comédien à vingt ans et en découvre la riche tradition théâtrale sous la direction d'Eduardo de Filippo tout en se liant d'une profonde amitié avec Elsa Morante, peu avant de s'associer étroitement au travail du Living Theatre. De retour dans sa ville natale, il s'attaque à des auteurs comme Brecht, Büchner ou Pirandello. Assez rapidement, ses mises en scène de Pinter, puis de Molière imposent entre autres spectacles majeurs sa stature de maître du théâtre italien contemporain. Rien ne le pousse donc à quitter Florence lorsqu'il découvre à Palerme les vestiges du Teatro Garibaldi : les loges ne sont plus que des cavités béantes, le bleu du ciel perce à travers la voûte, et de tous côtés pénètre la rumeur du voisinage. Cecchi est conquis, rêve de spectacles énergiques s'ouvrant à la lumière du jour, avec entracte au crépuscule - de répétitions-laboratoire au long cours ouvertes sur le quartier, suscitant sa curiosité complice, pendant lesquelles de jeunes acteurs déjà réputés se mêleraient à des comédiens palermitains plus jeunes encore. Avec l'appui de Leoluca Orlando, maire de Palerme, Cecchi décide aussitôt de passer là ses trois prochains étés. "J'avais imaginé il y a quelques années", déclare-t-il en 1996,"de monter avec le même groupe d'acteurs une trilogie shakespearienne. Nous y voilà. Dans les ruines d'un théâtre à l'italienne construit pour célébrer les lieux, le temps et les actions d'une époque révolue (fin d'un règne et naissance d'un nouvel Etat), dans les ruines d'un quartier qui témoigne d'un passé de corruption, de violence et de mort, que peut-on faire de mieux que de jouer Shakespeare ?" Trois ans et autant de prix plus tard, l'expérience du Garibaldi est un des plus grands succès du théâtre italien de ces dernières années. Avant de la poursuivre jusqu'en 2001, Carlo Cecchi présentera son travail à Rome, puis en France pour la première fois.

Palerme, 1861. Inauguration en grande pompe, dans le vieux quartier arabe de la Kalsa, du Teatro Garibaldi, en l'honneur du "héros des deux mondes". Cent trente-cinq ans après, il n'en reste que des ruines, et la Kalsa est devenue une zone difficile, livrée à elle-même. Sur les conseils de Matteo Bavera, Carlo Cecchi, de passage en Sicile avec sa mise en scène d' En attendant Godot, visite les lieux un peu par hasard, beaucoup par défi. Jamais encore il n'a sérieusement songé à s'installer durablement dans l'île. Il ne sait pas encore qu'il y travaillera cinq ans, attirant à ses répétitions des enfants de la Kalsa avides d'apprendre son propre rôle :"surtout l'un d'eux. Je ne sais pas encore si c'est pour me faire remarquer que je ne le sais pas aussi bien que lui ou pour me laisser entendre : "A tout hasard, je le sais...".

 

Chacun des spectacles est ouvert séparément à l'abonnement Europe, mais deux intégrales de la trilogie, à tarif spécial, sont également prévues : ouvertes à Vienne par le vieux duc fantomatique de Mesure pour mesure, elles s'achèveront après l'étape d'Elseneur par le monologue espiègle d'un Puck sicilien.