avec Pierre Artières-Glissant, Daphné Biiga Nwanak, Jérôme de Falloise, Adèle Joulin, Alban Guyon, Jimy Lapert – en alternance avec Deborah Rouach, Armel Malonga, Christèle Tual, Hendrickx Ntela, Ordinateur, Laurent Papot et la participation de Maric Barbereau – en alternance avec Remo Longo

Après Les Palmiers sauvages en 2016, Séverine Chavrier revient à Faulkner et à sa langue dense, tendue, d’une intensité folle. Proche d’une tragédie antique, imprégné de malédiction biblique, Absalon, Absalon ! raconte le destin de Thomas Sutpen, par l’intermédiaire de plusieurs voix qui énoncent, ressassent et recomposent le récit, participant de “la nature illogique et aberrante d’un rêve”. Ayant tout quitté, cet homme blanc pauvre s’installe dans une petite ville du Mississippi pour y bâtir un domaine pharaonique, Sutpen’s Hundred, mais échoue à fonder une lignée, sur fond d’inceste et de fratricide. Derrière la faillite d’une revanche sociale, c’est bien l’effondrement du Sud dont parle Faulkner, ce Sud quasi-mythologique qui se demande encore pourquoi Dieu a permis qu’il perde la guerre, et dont Édouard Glissant identifie l’absolue illégitimité, car né de la double faute originelle que sont le massacre des natifs et l’esclavage des Noirs. Une troupe d’acteurs et de musiciens – dont le petit-fils de Glissant – campe une galerie de fantômes déchus (bâtard dandy, jouvenceau effaré, vieille tante embastillée de la taille d’une poupée, associé braillard, Lolita boudeuse, chien sauvage, enfants, serpents...) et fait entendre le vertige envoûtant, enveloppant, de la phrase faulknérienne. Comme toujours chez Chavrier, le théâtre dialogue avec la littérature, la musique, la danse, l’image. Et, dans son urgence foisonnante, démasque la machine à rêver de l’Amérique comme machine à broyer.

Dans la presse

Faulkner, polyphonie et une dose de trac avec Séverine Chavrier – Comme un samedi, mars 2025, France Culture


« La directrice de la Comédie de Genève transforme le chef-d’œuvre de William Faulkner en une transe hallucinée. On s'y perd, on s'y noie, porté par des images et des sons éblouissants et par le jeu généreux d'une troupe à cœur ouvert. » – Les Échos


« Séverine Chavrier adapte le roman de William Faulkner en plus de cinq heures aussi fièvreuses que maîtrisées. Et signe une œuvre totale. » – Télérama


« Un spectacle prodigieux d’intelligence et d’invention formelle. » – Le Monde


« Aujourd’hui, avec Absalon, Absalon !, elle (Séverine Chavrier) affirme la radicalité de son geste avec encore plus d’audace. Sa réécriture hallucinée et pluridisciplinaire du roman choral de William Faulkner nous ouvre les portes d’un univers à la fougue incandescente.  » – La Terrasse


« Cinq heures captivantes de fureur rock et d’empoignades tragiques. » – Le Temps


« Une plongée sensorielle dans l'histoire ségrégationniste des États-Unis qui résonne au présent. » – France Info

Générique

traduction René-Noël Raimbault
révisée par François Pitavy
scénographie, accessoires Louise Sari
son Simon d’Anselme de Puisaye, Séverine Chavrier
lumière Germain Fourvel
musique Armel Malonga
vidéo Quentin Vigier
caméra au plateau Claire Willemann
costumes Clément Vachelard
éducation des oiseaux Tristan Plot 
animalière chien Bogart Valérie Chavanon-Cinéanimal 
dramaturgie, assistanat à la mise en scène Marie Fortuit, Marion Platevoet, Baudouin Woehl
conseil dramaturgique diversité et politiques de représentation Noémi Michel



production Comédie de Genève

coproduction Centre dramatique national d’Orléans – Centre-Val de Loire, Festival d’Avignon, Théâtres de la ville de Luxembourg, Teatre Nacional de Catalunya (Barcelone), ThéâtredelaCité – centre dramatique national Toulouse Occitanie, Bonlieu – scène nationale d’Annecy, Théâtre de Liège – DC&J Création

avec le soutien du Tax Shelter du Gouvernement fédéral de Belgique et d’Inver Tax Shelter

avec le soutien de la Fondation Ernst Göhner

avec la participation artistique du Jeune théâtre national

Absalon, Absalon ! de William Faulkner, traduction René-Noël Raimbault, Gallimard, L’imaginaire, 2000

création au Festival d’Avignon 2024

Biographie de Séverine Chavrier

De sa formation en philosophie à ses études de piano au Conservatoire de Genève en passant par de nombreux stages sur le jeu de l’acteur, Séverine Chavrier a gardé un goût prononcé pour le mélange des arts et des genres. Comédienne et musicienne, elle multiplie les compagnonnages et les créations avec Rodolphe Burger, Jean-Louis Martinelli et François Verret tout en dirigeant sa propre compagnie, La Sérénade interrompue. En tant que metteuse en scène, elle crée en 2009 Épousailles et représailles, d’après Hanokh Levin, présenté au Théâtre Nanterre-Amandiers, puis au Festival Impatience. Elle devient ensuite artiste associée au Centquatre-Paris en 2011 où elle imagine Série B – Ballard J. G et Plage ultime, inspirés de l’oeuvre de James Graham Ballard et créé au Festival d’Avignon en 2012. Elle construit ses spectacles en plongeant dans l’univers d’auteurs qu’elle affectionne et invente des formes singulières à partir de toutes sortes de matières : le corps, la parole, la vidéo, les sons du piano, des objets... C’est le cas avec Les Palmiers sauvages, d’après le roman de William Faulkner et Nous sommes repus mais pas repentis (inspiré de Déjeuner chez Wittgenstein de Thomas Bernhard), initiés, produits et créés entre 2014 et 2016 au Théâtre Vidy-Lausanne puis repris aux Ateliers Berthier au printemps 2016.


De 2017 à 2023, elle dirige le Centre dramatique national d’Orléans / Centre-Val de Loire. Parallèlement, elle poursuit son travail de mise en scène : dans Après coups, Projet Un-Femme, créé à Orléans et présenté au Festival TNB de Rennes et à la MC93, elle réunit des artistes féminines venues du cirque et de la danse ; en 2020, elle crée au Théâtre national de Strasbourg avec le Festival Musica Aria da Capo autour de l’adolescence et de la musique ainsi que Las Palmeras Salvajes, version en espagnol des Palmiers sauvages à l’invitation du Festival Santiago a Mil. Avec After all, en 2021, elle développe aussi une activité de pédagogue et assure la direction artistique de la 33e promotion des élèves du Centre national des arts du cirque.


Elle prend la tête de la Comédie de Genève en 2023.