Dimitris Dimitriadis
Théâtre de l'odéon - Ateliers Berthier
Grec Dimitriadis ? D'abord écrivain. «Que veut-on dire par une œuvre grecque ?», demande-t-il : «est-ce à partir de sa nationalité qu'on doit évaluer une œuvre artistique ou bien à partir de son importance ?» Commençons donc par l'écriture : on y retrouve la même défiance à l'égard de toute frontière. Dimitriadis est en effet poète et prosateur, romancier, essayiste, dramaturge ; il est aussi un grand traducteur. Cette diversité des pratiques littéraires témoigne chez lui d'une volonté réfléchie d'ébranler la «finitude» de la littérature, de ne jamais laisser l'écriture s'installer dans son propre confort, pour en faire l'instrument et le terrain d'une quête essentielle, au nom d'un besoin qui mène l'écrivain digne de ce nom «au centre de l'être humain et à la manière de décrypter son secret inaccessible». Comment un secret, s'il est réellement inaccessible, peut-il se prêter au décryptage ? L'écriture selon Dimitriadis a sa logique propre, qui a partie liée avec l'impossible. Elle n'est pas une opération abstraite sans prise sur le réel, mais un acte au sens plein, qui ambitionne, pour citer l'une de ses traductrices, Dimitra Kondylaki, d'intervenir dans le monde, «visant par tous les moyens, par tous les biais possibles, à sa transformation» : écrire «démolit pour faire renaître, décompose pour recréer – même si cela se révèle impossible, même si le cycle fatal – Désir, Dépense, Catastrophe – est voué à ne jamais se refermer». L'écriture se retourne en quelque sorte contre ses bases, pour procéder à la destruction purificatrice, libératrice, furieuse, de ce qui, d'un même mouvement, la fonde et l'aliène.
On voit pourquoi la question de la «grécité» est si cruciale pour Dimitriadis ; on saisit également pourquoi le théâtre constitue pour lui, vis-à-vis de l'écriture, un accès privilégié. L'être grec, selon lui, n'est trop souvent qu'une équivoque, permettant aux contemporains de s'approprier un passé et une identité illusoires - un masque qu'il revient aux véritables artistes d'arracher, et dont il faut montrer l'envers : «il faut retourner les mythes, les observer par-derrière». Pour cela, il faut les tenir à distance : s'en séparer sans tout à fait les lâcher, oscillant sur cette limite «où quelque chose ne peut aller plus loin et révèle sa face contraire». La scène est une telle limite, où corps et texte se transgressent l'un par l'autre, en s'exposant sans réserve à autrui dans «une affirmation courageuse de l'éphémère [...]. C'est en cela», conclut Kondylaki, «que l'écriture de Dimitriadis est théâtrale» : pour lui, le théâtre est le lieu même de «l'irrespect vital».
Je meurs comme un pays [Dying as a Country] mise en scène Michael Marmarinos
Le Vertige des animaux avant l'abattage mise en scène Caterina Gozzi
La Ronde du carré mise en scène Giorgio Barberio Corsetti
JE MEURS COMME UN PAYS [DYING AS A COUNTRY], en grec surtitré
du 7 au 12 novembre 2009, aux Ateliers Berthier / 17e
mise en scène Michael Marmarinos
avec le Theseum Ensemble, 80 figurants et la participation de Dimitris Dimitriadis.
«Avec son Theseum Ensemble, le Grec Michael Marmarinos marche bel et bien sur des cendres, mais d’un pas lumineux, avec une vingtaine d’acteurs et une grosse centaine de figurants (...). Basé sur Je meurs comme un pays, écrit par Dimítris Dimitriádis en 1974, la pièce décrit l’agonie d’une Nation, plonge ses racines dans l’Histoire et aborde l’identité brisée.»(Jean-Marie Wynants, Le Soir, 7 mai 2008)
La pièce a d’ores et déjà remporté un grand succès public et critique en 2008 dans plusieurs festivals européens : Festival d’Athènes, Kunsten-Festival des Arts de Bruxelles et Wiener Festwochen.
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LE VERTIGE DES ANIMAUX AVANT L'ABATTAGE – création
du 27 janvier au 20 février 2010, aux Ateliers Berthier / 17e
mise en scène Caterina Gozzi
avec Pierre Banderet, Laurent Charpentier, Samuel Churin, Brice Cousin, Thierry Frémont, Thomas Matalou, Claude Perron, Faustine Tournan, Maria Verdi
Le plus banal et l’impensable se tiennent ici au même carrefour. D’un côté, quelques humains entament une histoire tout à fait ordinaire. De l’autre, une trinité de figures mystérieuses et anonymes, peut-être divines, commente et oriente l’action… Le plus vieux fonds tragique de la Grèce hante cette œuvre de Dimitriadis à la façon d’un rêve à demi oublié : la fatalité s’y déploie dans l’énergie d’une parole poétique mêlant avec maîtrise le trivial et l’oraculaire.
Traductrice, comédienne, metteur en scène travaillant en France comme en Italie, Caterina Gozzi s'est entourée d'une bande d'interprètes éprouvés pour restituer la fascination de cette pièce...
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LA RONDE DU CARRE – création
du 14 mai au 12 juin 2010, au Théâtre de l'Odéon / 6e
mise en scène Giorgio Barberio Corsetti
avec Julien Allouf, Anne Alvaro, Bruno Boulzaget, Cécile Bournay, Luc-Antoine Diquéro, Maud Le Grevellec, Christophe Maltot, Laurent Pigeonnat
Après sa très remarquée mise en scène de Gertrude de Howard Barker, deux fois nominée aux Molières 2009 (meilleur comédienne, meilleure scénographie), Giorgio Barberio Corsetti revient à l'Odéon pour y créer l'une des dernières œuvres de Dimitriadis, La Ronde du Carré.
Les personnages qui y “circulent”, désignés par de simples noms de couleur, se répartissent en quatre groupes. Dans chacun, une crise amoureuse suit son développement tragique. Chaque situation évolue à son rythme, s’achève – et recommence, soumise à des reprises et à des variations qui intensifient les échanges… Comment rendre sensible la sévère beauté de ce Rubik’s cube dramatique ? Corsetti, avec son sens inné de la forme et son goût des écritures contemporaines, a accepté de relever cet énigmatique pari.
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INFORMATIONS PRATIQUES :
Découvrez l'œuvre de Dimitris Dimitriadis en souscrivant dès maintenant aux deux spectacles Vertige des animaux avant l'abattage et La Ronde du carré !
- 2 spectacles, tarif : 20 € la place, au lieu de 32 € (placement en 1ère série à l'Odéon).
- 2 spectacles, tarif jeune (-26 ans, étudiants sur justificatif) : 10 € la place, au lieu de 12 € (en 2e série à l'Odéon) et de 16 € aux Ateliers Berthier.
Contact Caroline Polac au 01 44 85 40 38.
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- Groupes adultes : Karine Charmot 01 44 85 40 37.
- Groupes scolaires, universitaires, école de théâtre : Christophe Teillout 01 44 85 40 39.
- Groupes en insertion et de proximité : Alice Hervé 01 44 85 40 47.
Calendrier des ouvertures de la location individuelle :
Je Meurs comme un pays (Ateliers Berthier / 17e) : Location ouverte.
Le Vertige des animaux avant l'abattage (Ateliers Berthier / 17e) : Mercredi 6 janvier.
La Ronde du Carré (Théâtre de l'Odéon / 6e) : Jeudi 22 avril.