avec Bouzid Allam, Gilles Arbona, Hervé Briaud, Christiane Cohendy, Philippe Morier-Genoud, Sylvie Orcier, Annie Perret, Patrick Pineau, Marie-Paule Trystram et Ambra Senatore

Des accords mineurs se croisent et filent ; des cordes montent des berges. On distingue une veste rouge, peut-être d'autres costumes et des instruments de musique. Sont-ce des airs populaires, des bouts de concerts seigneuriaux, des restants d'hymnes publics ? Arthur Rimbaud

"Au coeur du projet", écrit Georges Lavaudant, "il y a certaines musiques populaires. Elles se sont imposées au hasard des voyages et des rencontres. Ce sont des airs simples, énergiques, émouvants. Ils racontent des choses de la vie que les mots ne disent pas, ou plutôt que les mots disent autrement. Fanfares : l'histoire incertaine de quelques égarés de par le monde dans la nuit dévastée. Routes boueuses et bombes au phosphore. Farniente dans les luzernes fraîches au clair de lune. Voyous, saints, clochards, aventuriers et même quelques petits clercs de bureau à la fine moustache et aux manchettes lustrées. La saga des sans foi ni loi, mais aussi le roman des célibataires anonymes arrosant leurs géraniums. Les déracinés et les enracinés. Une cavalcade frénétique, exténuée, burlesque. Quelqu'un qui s'était endormi se retrouve brutalement plongé dans un paysage qu'il ne reconnaît pas, mais cela ne semble pas l'inquiéter. Des types rôdent, affamés, fiévreux, illuminés de l'intérieur. La bande des copains désastreux s'est réunie pour un anniversaire sans objet. Les vitelloni du troisième millénaire échangent des confessions saoulographiques. Il y a de la mélancolie, pas de tristesse, simplement un peu de saudade... J'écoute ces fanfares. Je pleure, je ris, je ne me souviens plus. Capter l'énergie de ces musiques pour produire un événement théâtral, voilà ce que je voudrais tenter ici".

Paris, 1846. Adolphe Sax dépose le brevet du saxophone. Plus de la moitié des cuivres qui composent une fanfare classique descendent des saxhorns qu'il a mis au point. Le succès est tel que les facteurs d'instruments parisiens intentent à Sax une série de procès qui provoquent sa ruine. Huit ans après sa mort, Kling écrit dans son Modern Orchestration (1902) : "la qualité sonore particulière du saxophone ne convient pas à la musique de danse".

 

 

Générique

Ecrit et mis en scène par Georges Lavaudant

décor et costumes : Jean-Pierre Vergier
lumière : Georges Lavaudant
son : André Serré

 

avec Bouzid Allam, Gilles Arbona, Hervé Briaud, Christiane Cohendy, Philippe Morier-Genoud, Sylvie Orcier, Annie Perret, Patrick Pineau, Marie-Paule Trystram et Ambra Senatore

 

production : Odéon-Théâtre de l'Europe