avec Jean Pierre Cornu, Olivia Grigolli, Irm Hermann, Ueli Jäggi, Josef Ostendorf, Sasha Rau, Clemens Sienknecht, Bettina Stucky, Ulrich Voß, Thomas Wodianka
Pour sa quatrième mise en scène de son auteur de prédilection, Christoph Marthaler a choisi d’aborder la pièce qu’il préfère entre toutes. Elisabeth ne veut plus vivre aux crochets de son inspecteur de père. Elle ne veut plus dormir sur le canapé du salon. Elle ne veut plus entendre les reproches de sa belle-mère. Elisabeth a un plan : gagner sa vie comme représentante en soutiens-gorge, gaines et articles similaires. Mais la concurrence est rude en ces temps de crise. Interdiction d’exercer sans carte professionnelle. Qu’à cela ne tienne, car Elisabeth est optimiste, vaillante, opiniâtre. Pour se payer cette carte, elle a trouvé la solution: vendre son corps à l’Institut d’anatomie. Comme elle est jeune, l’Institut risquerait d’attendre longtemps. Mais le destin vous joue parfois de curieux tours. Et chemin faisant, Horváth nous aura montré comment une société tout entière fonctionne – ou plutôt comment elle déraille... Pour composer, courant 1932, cette « petite danse de mort » qu’est Foi, Amour, Espérance, peu après Casimir et Caroline et un an après avoir remporté le prestigieux prix Kleist, Horváth s’inspira du récit véridique que lui avait fait son ami Lukas Kristl, chroniqueur judiciaire. « L’intention de Kristl était d’écrire une pièce contre l’application bureaucratique et irresponsable des articles mineurs de la loi – tout en reconnaissant qu’il existera toujours ces articles mineurs puisqu’il faut qu’ils existent, dans une société quelle qu’elle soit. Le projet de Kristl portait donc l’espoir, en définitive, que l’on puisse appliquer ces articles mineurs de manière peut-être (excusez la dureté du terme !) plus humaine. C’était là aussi mon projet [...]. » Horváth mourra sans avoir vu son texte en scène : le 30 janvier 1933, Hitler est élu chancelier du Reich.
à lire Foi, Amour, Espérance d'Odön von Horvath, in Théâtre complet 4, traduit par Henri Christophe, L'Arche, 1996.
Générique
mise en scène Christoph Marthaler
collaboration à la mise en scène Gerhard Alt
scénographie Anna Viebrock en collaboration avec Blanka Radoczy
costumes Sarah Schittek
lumières Phoenix (Andreas Hofer), Johannes Zotz
musique Clemens Sienknecht, Martin Schütz, Christoph Marthaler, Uli Fussenegger
dramaturge Stefanie Carp et Malte Ubenauf
production Volksbühne am Rosa-Luxemburg-Platz - Berlin
coproduction Wiener Festwochen, Schauspielhaus Zürich, Odéon-Théâtre de l‘Europe - Paris, Grand Théâtre de la Ville de Luxembourg
avec le Festival d'automne à Paris.
créé au Wiener Festwochen le 13 juin 2012.
Infos pratiques
3h15 dont 1 entracte