(1885-1972)
Agrégé de philosophie, l'écrivain Jules Romains concevait le monde comme un ensemble de grands corps collectifs pourvus d'une âme, les individus étant partie intégrante de cet ensemble.
Son unanimisme est présent dans sa poésie (le Poème du métropolitain, 1904, l'Âme des hommes, 1914) mais aussi dans ses romans, où il exprime les états d'âme collectifs. Dans Mort de quelqu'un (1911), un mort acquiert une vie posthume grâce au deuil de son entourage. Dans Les Copains (1913), des amis montent une vaste farce, la mystification de l'ensemble de la population d'une ville. Jules Romains est préoccupé par les chefs, ceux qui manipulent les forces collectives irrationnelles.
Au théâtre, qu'il aborde après 1918, il met en scène avec humour des chefs abominables par leur nullité (Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche, 1923) ou par leur cynisme (le médecin de Knock, 1924).
A partir de 1932, Jules Romains développe le cycle romanesque des Hommes de bonne volonté, vingt-sept volumes parus jusqu'en 1946, dans lesquels il traduit les discontinuités et les incohérences de personnages très divers, tout au long de leur vie, et la complexité de la vie sociale moderne.
A l'Odéon :
- Jules Romains obtient en 1909 le 3ème prix du concours annuel de poésie créé par André Antoine, pour A la foule qui est ici.
- l'Armée dans la Ville, pièce unanimiste en vers, représentée le 4 mars 1911. La représentation se termine par un grand tumulte.
- Boën ou La Possession des biens, décembre 1930.
- le 10 juin 1937, Jules Romains prononce un discours à la mémoire de Gémier.
- Monsieur Le Trouhadec saisi par la débauche, janvier 1953
- Amédée et les messieurs en rang, mystère en un acte, octobre 1956.
- Donogoo, pièce en 27 tableaux, septembre 1957.
- Knock, juin 1965, par la Compagnie Marcelle Tassencourt.
- Volpone, janvier 1972, par la Comédie-Française, mise en scène de Gérard Vergez.