La comédie


15 mars 2016 2016

Salon Roger Blin, Odéon 6e
Animé par Daniel Loayza

en présence de Dominique Goy-Blanquet et Florence Naugrette


Thésée

Le fou, l’amoureux et le poète sont farcis d’imagination : l’un voit plus de démons que le vaste enfer n’en peut contenir et c’est le fou. L’amoureux, aussi fou que lui, découvre la beauté d’Hélène sur le front d’une moricaude. Et l’œil du poète, roulant dans un beau délire, voyage du ciel à la terre et de la terre au ciel. Et comme l’imagination dote d’un corps les choses inconnues, la plume du poète leur trouve des formes et accorde à un rien dans l’air une demeure précise et un nom.  



Le Songe d’une nuit d’été, acte V, sc. 1, trad. Jean-Louis Supervielle



La comédie shakespearienne est à très large spectre. L’une de ses premières œuvres, La comédie des erreurs, propose une intrigue à la Plaute où permutent deux couples de jumeaux ; moins de dix ans plus tard, il crée avec Rosalinde, héroïne ultra-moderne de Comme il vous plaira, l’un de ses plus subtils portraits de femme (travestie en homme qui va se déguiser en femme !). L’égarement amoureux – les errances du désir, voire ses naufrages – lui ont inspiré des scènes magnifiques, où son lyrisme souriant se teinte parfois d’un soupçon de mélancolie...