"Moi, maintenant, j'ai cinquante-deux ans," affirmait Carles Santos en 1992, "et sur l'avant-garde musicale ou la musique contemporaine, appelez ça comme vous voudrez, je suis prêt à me bagarrer avec n'importe qui, parce que je l'ai vécue de l'intérieur et par conséquent j'ai lutté pour elle. On pourrait dire que je suis comme un marxiste-léniniste réinséré... Donc, je maintiens des positions et je sais de quoi je parle." Depuis cette déclaration, la liberté inventive de Santos n'a fait que se confirmer. Qu'il compose, interprète, mette en scène, filme ou écrive, il n'a cessé d'arracher joyeusement les étiquettes que l'on tentait de lui coller. Baroque ou "minimaliste romantique", tonal ou atonal, agitateur néo-dadaïste ou iconoclaste raffiné, peu lui importe. Toutes les audaces lui sont bonnes, au service de représentations singulières, pleines d'humour, de tours de force, de monstres et d'obsessions provocatrices, qui réinventent à chaque fois la musique en scène : "disons que je suis un musicien de scène. Je crois que la création d'une oeuvre ne s'achève jamais, elle continue en scène. Cette théâtralité donne une vision très différente de la musique". Cette vision, Carles Santos revient la faire partager avec une reprise : La Pantera imperial, où Bach est interprété comme jamais il ne l'a été, et une création : Ricardo i Elena (du nom de ses parents), qui donne à "l'individu-musique" que Santos est devenu l'occasion de récapituler quelques-unes de ses étapes.
Madrid, 1967. Je suis devenu compositeur à la suite d'un concert où j'interprétais Piano phase (1967) de Steve Reich à ma façon - c'est-à-dire... jusqu'au bout ! Je ne me souviens plus très bien, mais au bout de trois ou quatre heures peut-être, un commando d'organisateurs est venu m'arracher du piano pour me jeter dans la rue. Il fallait être en Espagne, à l'époque, pour saisir le piment de cette histoire. Je faisais ce concert à Madrid, en plein franquisme, et je suis catalan. Carles Santos
à lire, à écouter...
Josep Ruvira : El caso Santos, Valence, Mà d'obra, 1996.
Música para las Ceremonias Olímpicas, Barcelona, On the Rocks, 1992.
Promenade Concert, Barcelona, E. Privada, 1993.
La porca i vibriàtica tecluria, Barcelona, Plusmusic, 1994.
Générique
du 14 au 18 juin : La Pantera imperial
du 20 au 24 juin : Ricardo i Elena
spectacles musicaux
écrits et mis en scène par Carles Santos
scénographie : Carles Santos et Mariaelena Roque
production La Pantera imperial : Carles Santos,
avec la collaboration de la Generalitat de Catalunya et le Ministère de la Culture Espagnol
production Ricardo i Elena : Carles Santos, Théâtre National de Catalogne, Generalitat de Catalunya
La Pantera imperial, créé à Barcelone en 1997
Ricardo i Elena, création à Barcelone en avril 2000