Animé par Daniel Loayza
en présence de Dominique Goy-Blanquet et Florence Naugrette
Macbeth
Éteins-toi, petite chandelle !
La vie n’est qu’une ombre en marche, un pauvre acteur
Qui s’agite pendant une heure sur la scène
Et alors on ne l’entend plus ; c’est un récit
Conté par un idiot, plein de son et furie,
Ne signifiant rien.
Macbeth, acte V, sc. 5, trad. Pierre Jean Jouve
À partir de Jules César (1599) et jusqu’à Coriolan (1608), Shakespeare, qui avait déjà signé Titus Andronicus, puis Roméo et Juliette, porte le genre tragique à une hauteur inégalée, présentant successivement Hamlet, Othello, Le Roi Lear, Macbeth, Antoine et Cléopâtre. Le monologue devient sous sa plume un instrument d’analyse et d’expression de l’individu d’une acuité nouvelle, faisant de son œuvre l’un des seuils de notre modernité. Entre autres jalons essentiels, l’on retrouvera ici les méditations d’un prince du Danemark, le suicide d’un Maure, ou les délires d’un vieux roi perdu sur la lande...
Infos pratiques
En partenariat avec GF Flammarion
Daniel Loayza, conseiller littéraire de l’Odéon-Théâtre de l’Europe et traducteur.
Dominique Goy-Blanquet est Professeur émérite de littérature élisabéthaine à l’Université de Picardie et spécialiste du Moyen-Age européen.
Florence Naugrette est Professeur de littérature française, d’histoire et de théorie du théâtre à l’Université Paris-Sorbonne.
Shakespeare, comme le cosmos, se laisse observer à différentes échelles, depuis les composants ultimes de sa phrase (mots, voire sons) jusqu’au mouvement dramatique d’ensemble de ses pièces. Entre les deux s’ouvre ce domaine aux frontières mouvantes où les répliques commencent à s’enchaîner, les situations à se dessiner, les personnages à manifester leur caractère. À l’occasion du 400e anniversaire de sa mort, Dominique Goy-Blanquet, Florence Naugrette et Daniel Loayza, qui avaient déjà célébré ensemble les 450 ans de sa naissance par une série de rencontres au Salon Roger Blin, vous proposent de retraverser son œuvre par la voie des grandes tirades, des monologues célèbres et autres morceaux de bravoure qui balisent les paysages shakespeariens. De Richard III proposant son «royaume pour un cheval» à Hamlet dialoguant avec le crâne du «pauvre Yorick», de Richard II méditant sur la mort des rois à Bottom s’éveillant de ce qu’il croit n’être qu’un songe en passant par Jaques le doux-amer pour qui «le monde entier n’est qu’une scène», ce parcours sera l’occasion de revisiter quelques-unes des plus grandes figures et des plus beaux moments d’une œuvre-monde inépuisable.