avec Julie Kpéré, Norah Krief, Manuel Le Lièvre, Mathias Levy, Olivier Martin-Salvan, Christian Paccoud, Dominique Parent, Myrto Procopiou, Agnès Sourdillon, Nicolas Struve, Valérie Vinci & Richard Pierre, Raphaël Dupleix
Une main écrit sur le mur :
La joie est-elle sans raison ?
Un perroquet répète sept fois :
Les mots pensent-ils pour nous ?
Valère Novarina
Le chantier ouvert par Novarina semble donc avoir puisé à plusieurs sources. D’abord, celle de l’enfance – l’âge où s’opère tout naturellement l’indistinction entre «grande culture» et traditions populaires : Faust peut être, avec profit, incarné par un clown. Ensuite, celle des étymologies italiennes du mot «carnaval», dérivé tantôt de carne levare, «ôter, enlever la chair», tantôt de carne, vale ! «adieu, la chair !».
Avant le Carême, corps ou chair carnavalesques s’exposent et s’offrent festivement, mais cette exposition est inséparable d’une disparition où la chair se dévore et où le corps se masque. Ce paradoxe était fait pour retenir l’attention de Novarina, selon qui l’acteur n’entre en scène que s’il en sort du même coup… Or cette apparition évanouissante, tout en creusant la place du théâtre, consomme – à tous les sens du terme – beaucoup d’humanité. Comme le dit encore Mme Albertine, «le seul avantage que nous avons sur les marionnettes», c’est que «les marionnettes ne peuvent offrir leur bois». L’humain, lui, est un animal qui laisse des traces sur les parois, même s’il lui faut saigner au passage (troisième source, donc : la préhistoire, le besoin chamanique de se produire par «signaux humains épars» auquel nous devons tant de mains négatives et d’«anthropoglyphes»). Le vrai sang est peut-être celui qui se donne, et qui peut servir d’encre. Ce n’est donc pas de bois que seront faits des personnages – plus d’une vingtaine – tels que Jean Monomonde, Saporigène ou la Dame du Déséquilibre, précipités dans une trentaine de scènes – dont la première, à elle seule tout un programme, s’intitule «Entrée dans le Mélodrome» !
à lire Lumières du corps de Valère Novarina, P.O.L, 2006
Le texte du Vrai sang sera publié en janvier 2011 aux éditions P.O.L
Générique
texte & mise en scène Valère Novarina
création
Théâtre de l'Odéon
5 > 30 janvier 2011
musique : Christian Paccoud
scénographie : Philippe Marioge
peintures : Valère Novarina
collaboration artistique : Céline Schaeffer
costumes : Renato Bianchi
lumière : Joël Hourbeigt
dramaturgie : Adélaïde Pralon & Pascal Omhovère
assistante de l'auteur : Lola Créïs
maquillage : Carole Anquetil
avec Julie Kpéré, Norah Krief, Manuel Le Lièvre, Mathias Levy, Olivier Martin-Salvan, Christian Paccoud, Dominique Parent, Myrto Procopiou, Agnès Sourdillon, Nicolas Struve, Valérie Vinci & Richard Pierre, Raphaël Dupleix
durée : 2h20
production déléguée L'Union des contraires
coproduction Odéon-Théâtre de l'Europe
avec l'aide du Ministère de la Culture et de la Communication
Cette œuvre a bénéficié de l'aide à la production et à la diffusion du fonds SACD Théâtre et du soutien de la Spedidam.
Le texte est publié en janvier 2011 aux éditions P.O.L