Khallaf Baraho, Jeanne Favre, Felipe Fonseca Nobre, Jisca Kalvanda, Antonin Meyer-Esquerré, Mathieu Perotto, Victoria Quesnel, Eric Verdin, et le cheval Oasis

Qui punit-on et pourquoi ? D’où vient la logique de la punition ? Pourquoi le système judiciaire peine-t-il à produire un véritable sentiment de justice chez la plupart des citoyens ? Après une longue immersion au cœur du système pénal contemporain, Lorraine de Sagazan et Guillaume Poix se focalisent sur la comparution immédiate. Lors de cette procédure de justice expéditive, les justiciables ne font presque jamais face à leur victime, mais à un procureur qui représente l’État. Des délits parfois mineurs y sont punis sévèrement. Ce n’est pas la blessure produite qui est jugée mais l’enfreinte à la loi. Sous un chapiteau qui déplace l’idée du tribunal, Lorraine de Sagazan imagine un contre-espace, tente de renverser certaines évidences et d’opérer des points de bascule par-delà le bien et le mal. Car la figure du Léviathan, au vaste héritage philosophique et littéraire, nous confronte au dilemme de la violence, son exercice légitime et sa régulation par le droit et nous pose, depuis le récit biblique, cette même question cruciale : qui est le monstre ? 
Léviathan est le 3e volet d’un cycle conçu par Lorraine de Sagazan et Guillaume Poix à partir de questionnements soulevés au cours d’une série de trois cents entretiens. Après La Vie invisible et Un sacre, Léviathan interroge, avec les moyens symboliques et performatifs de la fiction, le système judiciaire, ses béances et ses alternatives.

Dans la presse

« Dans Léviathan, Lorraine de Sagazan joint l’ampleur du geste scénique à l’efficacité d’une charge adressée à la comparution immédiate » – L’Humanité


« Avec Léviathan, Lorraine de Sagazan fait tomber les masques d'une justice expéditive. Sa mise en scène, qui frôle le fantastique, pointe l’absurdité et la violence des audiences en comparution immédiate. » – Le Monde


« Une mise en jeu efficace et troublante de l’autorité judiciaire, plaidant pour une justice réparatrice. » – La Terrasse


« Cherchant à montrer la faillite d’un système qui a perdu depuis longtemps ses missions — réparer et réinsérer —, Lorraine de Sagazan s’éloigne de tout théâtre documentaire pour préférer une autre approche, celle de la féerie, du conte et de l’irréel. » – L'Œil d'Olivier


« Lorraine de Sagazan met en scène au Théâtre Odéon-Berthier une pièce sur la comparution immédiate, procédure expéditive. Puissant et troublant. » – Le Figaro

Générique

dramaturgie Agathe Charnet, Julien Vella
scénographie Anouk Maugein
en collaboration avec Valentine Lê
lumière Claire Gondrexon en collaboration avec Amandine Robert
son Lucas Lelièvre en collaboration avec Camille Vitté
musique comparution chantée Pierre-Yves Macé
chorégraphie Anna Chirescu
vidéo, cadrage Jérémie Bernaert
conception et création costumes Anna Carraud assistée de Marnie Langlois et Mirabelle Perot
masques Loïc Nebreda
perruques Mityl Brimeur
mise en espace cheval Thomas Chaussebourg
travail vocal Juliette de Massy
assistant à la mise en scène Antoine Hirel


production La Brèche, La Comédie – centre dramatique national Saint-Étienne
coproduction Odéon-Théâtre de l’Europe, Théâtre Gérard Philipe – centre dramatique national de Saint-Denis, ThéâtredelaCité – centre dramatique national Toulouse Occitanie, Comédie de Reims – centre dramatique national, Comédie de Béthune, Académie de France à Rome – Villa Médicis, Théâtre Dijon-Bourgogne – centre dramatique national, Festival d’Avignon, La Passerelle – scène nationale de Saint-Brieuc, L’Azimut Antony – Châtenay-Malabry, Théâtre du Beauvaisis – scène nationale, Théâtre national de Bretagne – Rennes

avec le soutien artistique du Jeune théâtre national 
action soutenue par la région Île-de-France 
la compagnie est conventionnée par le ministère de la culture – Île-de-France

avec le soutien du Cercle de l’Odéon




création au Festival d’Avignon 2024

Biographie de Lorraine de Sagazan

Lorraine de Sagazan étudie la philosophie et suit une formation d’actrice de 2006 à 2010. Au Studio-Théâtre d’Asnières - Centre de Formation des Apprentis comédiens (aujourd’hui ESCA), elle apprend, grâce à l’alternance, à fabriquer collectivement. Elle y rencontre ceux et celles qui sont encore aujourd’hui ses partenaires de jeu et ses pairs. Elle décide de se tourner vers la mise en scène en 2015. À une époque où n’existe qu’une seule formation à la mise en scène à l’École nationale du Théâtre de Strasbourg, Lorraine de Sagazan demande à ceux qui l’inspirent de les suivre le temps d’une création : Thomas Ostermeier, Marius von Mayenburg, Falk Richter et Romeo Castellucci.


Après la présentation à La Loge - Paris, de Ceci n’est pas un rêve (2014), première écriture collective avec quatre acolytes du Studio-Théâtre, on lui propose de participer au Festival Fragments d’Été à Paris, pour lequel elle choisit de travailler sur une adaptation de Démons de Lars Norén. La compagnie La Brèche est fondée à cette occasion, en 2015. Cette pièce-manifeste révèle son attention tournée à la fois vers le geste de l’auteur et le statut du spectateur, sa place, son regard, son état. Elle ouvre ainsi ce qui se distingue dans son parcours comme un premier cycle consacré à l’adaptation de textes du répertoire classique ou contemporain, à la manière dont « la fiction d’une œuvre se confronte au réel ».


Lorraine de Sagazan signe en 2016 le second volet de ce cycle par l’adaptation d’Une maison de poupée de Henrik Ibsen, accentuant la recherche de ce qui, aujourd’hui, réactive le choc des chefs-d’œuvre du passé. En 2017, elle met en scène le texte lauréat du Prix RFI Théâtre 2017 : La Poupée Barbue d’Édouard Elvis Bvouma, premier spectacle jeune public qui tournera dans huit pays africains. En 2018, sur commande du Conseil Général du 93, elle crée Les Règles du jeu de Yann Verburgh, un second projet adressé à la jeunesse. Cette même année, à Vienne, elle monte une adaptation d’Oncle Vania d’Anton Tchekhov avec des acteurs autrichiens. Elle clôt son premier cycle en 2019 par L’Absence de père d’après Platonov d’Anton Tchekhov dont elle co-signe l’adaptation avec l’auteur et dramaturge Guillaume Poix.