Être acteur du changement


par Stéphane Braunschweig

En tant qu’artiste, je crois fondamentalement en l’intégration par la culture, qui permet aux individus de s’émanciper et de se construire, je crois en la force d’un art qui ouvre grand les fenêtres de l’esprit. En tant que directeur, au CDN d’Orléans, au TNS, à la Colline, puis à l’Odéon, j’ai toujours eu pour volonté de rendre accessible à toutes et tous une programmation riche des questionnements de notre époque, au moyen de nombreuses actions adaptées aux besoins de chacun. 

 

Cet art fait aussi partie intégrante d’un monde dont nous sommes tous dépositaires et dont nous devons aujourd’hui prendre soin. Plutôt que de se désoler avec impuissance du pillage de la nature tel Astrov dans Oncle Vania, je souhaite que tout l’écosystème du théâtre  artistes, techniciens et équipe administratives, inventent ensemble des façons de créer plus soutenables et plus respectueuses de notre environnement. Une sobriété raisonnée, qui je crois, peut être inspirante et laisser émerger de nouvelles idées, comme j’ai pu le faire à l’Opéra de Bordeaux avec la création du Requiem de Mozart, production « zéro achat », ou avec Iphigénie en 2019 qui s’inscrivait dans une économie de production et dans une mise en scène toutes deux adaptées aux aléas que la pandémie faisait alors peser.

 

Depuis 2018, l’Odéon s’est doté d’une stratégie RSO avec un premier plan d’actions triennal. Il nous a permis de formaliser les premiers enjeux et nos marges de progression. L’intégration de la dimension environnementale dans toutes nos démarches (achats, contrats, gestion du bâtiment), le développement de l’écoconception des productions (recyclage, sourcing des fournitures, modes de transport), et le développement d’une politique RH volontariste (accueil et formation des apprentis, obtention du label égalité professionnelle entre les femmes et les hommes) sont trois axes sur lesquels le théâtre a depuis largement progressé.


Un second plan triennal 2023-2026 vient poursuivre ces efforts et fixer de nouveaux objectifs dans plusieurs domaines : achats responsables, sobriété énergétique, écoconception des décors, sobriété numérique, mobilité douce, valorisation des déchets, impact social, pilotage et dialogue interne. Ce plan est désormais suivi par un comité de pilotage qui veille à la bonne application de la feuille de route que nous nous sommes donnée pour les trois années à venir.

 

Stéphane Braunschweig