Printemps Arabe à l’Odéon (2e édition)
Du lundi 3 mai au dimanche 30 mai
Exposition de photographies
«Les Couleurs du soleil»
Raed Bawayah, photographe palestinien, expose sa série Roumanie, 2007.
Né en Palestine en 1971, Raed Bawayah a suivi des études de photographie à l’école d’art israélienne Musrara à Jérusalem jusqu’en 2004, et vit actuellement à Paris.
Travaillant dans de nombreux pays, il prend toujours en considération les personnes que la communauté nationale et/ou internationale ne voient pas. Dans la lignée de Diane Arbus dont il se revendique, Raed Bawayah s’intéresse aux personnes dites «marginalisées» : «À l’heure où l’écrasante majorité des photographes palestiniens est prise dans l’étau du photojournalisme et assure au quotidien la couverture du conflit en territoires occupés, j’adopte une autre approche», explique-t-il pour justifier du parti pris de son écart. Ses cadrages généralement frontaux se concentrent sur le personnage entier et sa sphère environnante autour de laquelle il gravite avec discrétion. Car le sujet ne doit pas poser, mais être saisi dans une attitude naturelle. Raed Bawayah veut ainsi donner la parole aux «solitudes muettes», les faire entrer en résonance avec le public par la grandeur d’un format carré.
« En 2007 la Roumanie allait intégrer l’Union Européenne. Aussi imprégné d’espoir que ce moment pouvait être, il allait emporter avec lui tout un univers. Un monde rythmé par les saisons, le cycle des plantes, la faim des animaux, par des fêtes et rites allait basculer. Vers quoi ? Beaucoup l’ignoraient. L’été de cette année-là je suis allé vivre pendant un mois parmi les gens d’un village traditionnel du nord du pays. Enfants, parents et grands-parents, je les ai accompagnés dans leurs jeux, travaux et repos. En leur présence, des souvenirs de moments vécus dans mon village de Palestine me revenaient en esprit. Je retrouvais le même amour de quelques hommes envers ce qui les fait vivre, l’intégrité d’une poignée de paysans se donnant corps et âme au travail de leurs champs et à l’élevage de leurs bêtes. De vieilles images venaient rencontrer de nouvelles et vice-versa. Point de nostalgie ! Point de retour en arrière ! Je retrouvai tout simplement la simplicité et la dignité d’une humanité omniprésente qui se fiche des pays ou des frontières, et se niche dans des rapports directs et vifs, parfois brutaux, parfois tendres, entre l’homme, sa terre, son environnement et ses semblables. Pour rendre hommage à ces gens, ce documentaire est une tentative d’éterniser ces instants de labeur, empreints de simplicité et de tranquillité, avant qu’ils ne s’éteignent définitivement. »
Raed Bawayah
Avec le soutien des Hôtels Paris Rive Gauche et de Fetart.
> Théâtre de l'Odéon – Studios Gémier et Serreau / 6e
Entrée libre
Du mardi 4 au jeudi 6 mai à 18h30
Lectures en français et en arabe
«Le poème, terre de la langue arabe»
(pour une anthologie de la poésie arabe)
Choix des textes et coordination Wissam Arbache en collaboration avec Hala Omran.
«La poésie arabe est une géographie légendaire, riche, vaste, parfois complexe. Elle nous ramène à des songes et à des images maintes fois croisées au détour de rêves d’orient. Séduisante et sensuelle, musicale ou classique, elle est le creuset d’une langue toujours vivante et encore imprégnée de son poème. Si aujourd’hui le rapport de celui qui parle l’arabe avec sa poésie est si étroit, c’est sans doute que le poème a sa place au coeur de la langue. Et cette place est histoire, histoires.
Ma volonté de construire cette recherche pour une anthologie de la poésie arabe est née du constat qu’aujourd’hui encore, tout autour de la méditerranée, existent des formes populaires très vivantes de poésie héritées d’un temps ancien qui semble celui d’un rêve. C’est ainsi qu’est apparu le désir d’un voyage au travers de cette géographie, désir de chemins de traverse ou de routes déjà maintes fois parcourues.
Pour cette première escale, j’ai voulu remonter vers les sources de cette poésie rythmique et improvisée. Elle trouve une origine dans le mot d’Al Andalus. C’est la fin du règne Omeyyade de Damas, le pouvoir central se déplace à Bagdad. Al Andalus accroit son pouvoir. Chaque empire arabe a sa poésie, ses poètes. Il semble qu’Al Andalus ait été le berceau du Zajal, du Mouachah, ces poèmes rythmés tantôt en arabe classique, tantôt en langage dialectal, contenant dans certaines retranscriptions des vers romans, comme si la langue avait frotté, récupéré un nouveau territoire pour s’imposer. Et cette poésie s’est imposée jusqu’à trouver aujourd’hui encore une place bien vivante dans la culture arabe.
Il s’agira d’entendre au travers un choix non exhaustif de poèmes de la période Al Andalus ou d’aujourd’hui, une familiarité et l’inscription de cette forme populaire dans le mouvement de la poésie arabe. Entendre dans le «bruit de la langue» arabe, l’étroitesse du lien de l’homme et de son poème. Ces trois soirées sont un commencement. Comme l’amorce d’un voyage qui se déclinera en trois escales. Rendez-vous pris pour la saison prochaine.»
Wissam Arbache
Avec Arnaud Aldigé, Jean Damien Barbin et Hala Omran.
Musique : Moneim Adwan
> Théâtre de l’Odéon – Salon Roger Blin / 6e
Tarif unique 5 €. Réservation 01 44 85 40 40
Vendredi 7 mai à 20h
Rencontre et projection
L'esprit et le poème, Mahmoud Darwich
Rencontre animée par Farouk Mardam-Bey (éditeur, directeur de la collection Sindbad chez Actes Sud), avec Nasri Hajjaj (écrivain et réalisateur palestinien), Rachid Koraïchi (peintre, plasticien), Ernest Pignon-Ernest (plasticien) et Elias Sanbar (auteur, traducteur).
Plasticiens, peintres, photographes, cinéastes, traducteurs s’emparent du poème, l’interprètent, le font vivre au-delà de son auteur même. Rencontre exceptionnelle à l’occasion d’une actualité éditoriale importante, et projection en avant-première témoigneront de la vitalité de l’oeuvre de Darwich.
Viennent de paraître :
• Une nation en exil. Hymnes gravés suivi de La Qasida de Beyrouth, poèmes de Mahmoud Darwich, gravures de Rachid Koraïchi (Actes Sud).
• Le lanceur de dés et autres poèmes de Mahmoud Darwich, photographies d’Ernest Pignon- Ernest (Actes Sud).
• Dictionnaire amoureux de la Palestine d’Elias Sanbar (Plon).
«Comme le dit le poète»
Projection en avant-première du film de Nasri Hajjaj, parcours dans la poésie de Mahmoud Darwich. durée 58 minutes
Un voyage visuel à travers la vie et les poèmes du défunt poète palestinien Mahmoud Darwich.
Il s’agit d’une approche poétique de la vie du poète au cours de laquelle la caméra nous fait passer par les villes, les maisons, les théâtres, les écrivains qui ont connu et aimé la poésie de Darwich. Tout au long du film, nous sommes guidés par les voix de Darwich et d’autres poètes du monde entier lisant sa poésie.
Nasri Hajjaj, écrivain et cinéaste palestinien, est né en 1951 dans le camp de réfugiés palestinien d’Ain El Helweh (Liban).
1989 : Ainsi parlait l’Intifada, documentaire
1990 : Point d’interrogation, court-métrage d’animation, Tanit de Bronze au Festival de Carthage, JCC – Tunisie
1991 : Le Chêne vert, documentaire, avec Majdi El-Omary
2007 : L’Ombre de l’absence, documentaire, Muhr de Bronze au Festival International de Dubaï
Avec le soutien de la Délégation Générale de Palestine en France.
> Ateliers Berthier / 17e
Tarif unique 8 €. Réservation 01 44 85 40 40
Lecture
Mardi 11 mai à 18h
Pourquoi aimez-vous «L’Odyssée» ? (5/6)
Lecture d’extraits de L’Odyssée d’Homère et rencontre avec Pierre Bergounioux.
Animé par Daniel Loayza
Organisé avec les éditions Flammarion.
Avec le soutien de BibliObs
> Théâtre de l’Odéon – Salon Roger Blin / 6e
Tarif unique 5 € / Réservation 01 44 85 40 40
Lecture et rencontre
Mercredi 12 mai à 18h
Dimitris Dimitriadis
En complément des trois spectacles de l’auteur européen de la saison 2009–2010, découverte en lecture de la poésie de Dimitris Dimitriadis à l’occasion de la sortie de la traduction en français de Catalogues 1-4 (éditions La Lettre Volée). Lecture en grec par Dimitris Dimitriadis et en français par Matthieu Dessertine.
> Théâtre de l’Odéon – Salon Roger Blin / 6e
Ouverture de la location le jeudi 1er avril / Tarif unique 5 €. Réservation 01 44 85 40 40
Concert
Lundi 17 mai à 20h30
Richard Galliano
Soirée d’ouverture du 10e Festival JAZZ à SAINT-GERMAIN-DES-PRÉS.
Richard Galliano accompagné de son quintet à cordes. Bach et Piazzolla s’invitent au Théâtre de l’Odéon.
Avec le soutien de la Fondation BNP Paribas, de la Mairie de Paris, de la Mairie du 6e, de la Sacem et du Conseil Régional d’Île-de-France
> Théâtre de l’Odéon – Grande salle / 6e
Ouverture de la location le jeudi 1er avril / Tarifs de 5 € à 32 €. Réservation theatre-odeon.eu / 01 44 85 40 40 / fnac
Lectures de textes de théâtre
Du 18 au 21 mai à 18h
En scène les Pays-Bas !
«On n’est jamais assez normal» dit un proverbe néerlandais, dévoilant peut-être là une certaine essence de l’âme néerlandaise et de son théâtre. L’écriture dramatique néerlandaise semble stimulée par le besoin d’exprimer, de chercher, d’inventer une identité (culturelle) dans un contexte européen mouvant. Elle le fait avec liberté, radicalité et humour.
• Mardi 18 : Le jour, et la nuit, et le jour, après la mort d’Esther Gerritsen, lecture dirigée par Marie Rémond.
avec Christophe Garcia (Mari), Pierre-Félix Gravière (Fils), Laurent Menoret (Frère)
Durant le jour, et la nuit, et le jour, après la mort de la mère, son fils, son mari et son frère se heurtent, s’épaulent, commencent à apprendre à vivre sans elle. Le mari sobre et digne, le fils perdu, le frère super-héros qui sauve le monde. Trois hommes se confrontent à leurs émotions. Une écriture pudique vers l’épure.
Née en 1972 à Nimègue, Esther Gerritsen suit des études littéraires et théâtrales à la Haute École des arts d’Utrecht. Elle a débuté sa carrière littéraire par un recueil de nouvelles, en 2000. Elle a poursuivi son travail en tant que dramaturge pour plusieurs compagnies renommées des Pays-Bas. Elle a aussi publié deux romans et a remporté plusieurs prix littéraires.
Traduit du néerlandais par Monique Nagielkopf, paru aux Éditions Théâtrales.
• Mercredi 19 : Le couple Alpha de Marijke Schermer, lecture dirigée par Thomas Quillardet.
avec Raphaèle Bouchard (Edith), Elizabeth Mazev (Stella), Jan Peters (Garmt), Marion Verstaeten (Clara), Emmanuel Vérité (Vik)
Le Couple alpha dépeint avec humour la télé-réalité et pose la question du droit de chacun à se couper du monde afin de réaliser son oeuvre. La pièce se déroule au coeur de la ville dans un grand immeuble d’habitations et de bureaux.
Marijke Schermer née en 1975 est auteur et metteur en scène. Plusieurs de ses pièces ont été traduites et publiées. En 2003 elle a fondé le groupe de théâtre Alaska. Sic transit gloria mundi, sa dernière pièce, évoque l’argent et l’économie. Elle a fait parler d’elle du fait de sa gratuité pour le public grâce à l’apport de sponsors privés.
Traduit du néerlandais par Françoise Wuilmart, paru aux Éditions Espaces 34.
• Jeudi 20 : Paix de Rob de Graaf, lecture dirigée par Matthieu Roy.
avec Marc Bodnar (Broes), Philippe Girard (Ster), Marie Piémontèse (Vera), Emmanuel Vérité (Awram)
Une nuit, quelqu’un vient de mourir. Les proches survivants se réunissent autour du défunt. Paix interroge comment ceux qui vivent encore tentent d’incorporer la réalité de la mort dans leur mots. Parviendront-ils à se détacher d’eux-mêmes ?
Rob de Graaf est né en 1952 à Amsterdam. Il a écrit d’innombrables textes et reçu de nombreux prix, entre autres, le Charlotte Köhler Prijs pour Neanderdal et l’ensemble de son oeuvre en 1993, et le Taalunie Toneelschriffprijs pour Paix en 2007. Par ailleurs il traduit le théâtre de Pasolini, Bond, Fassbinder, Ginzburg et s’investit dans l’enseignement théâtral.
Traduit du néerlandais par Mike Sens.
• Vendredi 21 : Truckstop de Lot Vekemans, lecture dirigée par Jacques Allaire.
avec Sasha Rau (Katalijine), Christine Gagnieux (Mère), Jacques Allaire (Remco)
Trois personnages tentent de fuir leur quotidien en rêvant d’amour, d’argent et de réussite. Par une coïncidence malheureuse ces rêves entrent en collision avec des conséquences dramatiques. Truckstop est une reconstruction des évènements annonçant le destin tragique des personnages.
Lot Vekemans, après avoir étudié la géographie sociale, a suivi les cours de l’école professionnelle d’écriture Colofon. Elle écrit des pièces sur commande pour différentes manifestations, et est aussi auteur de pièces pour la jeunesse. Pour ses textes, elle s’inspire de cruels faits divers, qu’elle prélève dans les journaux et qu’elle superpose aux histoires entendues dans la rue, dans les trains ou à la radio.
Traduit du néerlandais par Monique Nagielkopf, paru aux Éditions Espaces 34.
> Théâtre de l’Odéon – Salon Roger Blin / 6e
Ouverture de la location le mardi 27 avril / Tarif unique 5 €. Réservation 01 44 85 40 40
Rencontre
Jeudi 27 mai
Au bord du plateau
À l’occasion des représentations de La Ronde du carré, rencontre avec l’équipe artistique à l’issue du spectacle.
> Théâtre de l’Odéon / 6e
Entrée libre. Renseignements au 01 44 85 40 90 ou servicerp@theatre-odeon.fr