avec
Valeria Bruni Tedeschi,
Éric Caravaca,
Servane Ducorps,
Adèle Exarchopoulos,
Eye Haïdara,
Pauline Lorillard,
Nathalie Richard,
Alison Valence
et la participation de
Benjamin Haddad Zeitoun

Sa Medea l’avait prouvé, ses Trois Sœurs l’ont confirmé : Simon Stone aime les grands rôles de femme et les réécrit pour notre temps avec une singulière acuité. Cette fois-ci, c’est dans un dialogue avec trois grands dramaturges élisabéthains qu’il puise les matériaux de son travail. Shakespeare, Middleton ou Ford ont inventé une manière nouvelle de représenter la violence, dont l’influence se fait encore sentir aujourd’hui à la télévision ou au cinéma. Mais du même coup, et en particulier dans leurs “tragédies de la vengeance”, c’est un certain partage des rôles entre masculin et féminin qui est reconduit jusqu’à nos jours. Un partage en vertu duquel les femmes sont traitées en criminelles ou en victimes. Souvent objets, à peine sujets, quasiment toujours aliénées. Infâmes à moins d’être innocentes. Actives, elles sont transgressives : leur volonté d’indépendance est un crime de lèse-majesté patriarcale qui doit être châtié. Et passives, elles sont livrées à l’agression des mâles. Autour d’elles ou en elles rôde le monstrueux. Le féminin dont ce théâtre porte souvent témoignage est un point aveugle où se nouent les désirs et les angoisses des hommes. Le drame élisabéthain, en exhibant et en exploitant l’horreur d’un tel statut, a joué de la trouble fascination qu’il peut exercer. Stone veut interroger cet héritage, faire l’autopsie de son obscénité, en le portant sur une triple scène pour le mettre à l’épreuve de la voix des femmes. Une troupe presque exclusivement féminine (un homme, un seul, s'est glissé parmi parmi elles) nous guide dans cette descente aux enfers de la violence misogyne.

Women! Beware! Women!
Elizabethan misogynistic violence, as retold for our times
– and with a vengeance – by an (almost) all-female cast.

#LaTrilogiedelavengeance

Générique

Texte et mise en scène Simon Stone
Collaboration artistique et traduction française Robin Ormond
Scénographie Alice Babidge, Ralph Myers
Costumes Alice Babidge
Lumières James Farncombe
Musique et son Stefan Gregory
Perruques Estelle Tolstoukine
Assistantes aux costumes Géraldine Ingremeau, Karen Serreau
Assistante à la scénographie Jane Piot
Assistantes à la mise en scène Florence Mato, Lila Kambouchner

 

 

production Odéon-Théâtre de l’Europe


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avec le soutien du Cercle de l’Odéon

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Metteur en scène

Né à Bâle, en Suisse, en 1984, de parents australiens, Simon Stone grandit en Angleterre, à Cambridge. De retour en 2007 en Australie, il y fonde sa compagnie, The Hayloft Project, et assure sa réputation dès sa première production : L’Éveil du printemps, de Wedekind, remporte les prix majeurs du théâtre australien.

Suivent des adaptations où son sens du plateau, son talent narratif et ses qualités de directeur d’acteurs se donnent libre cours. Thyeste, de Sénèque, plusieurs Tchekhov (dont une Cerisaie, et en 2008 un Platonov monté dans un magasin de Melbourne), Le Canard sauvage, d’Ibsen, lui valent très vite une notoriété internationale.

Entretemps, en 2011, il a pris la direction du Belvoir Theatre, à Sydney. Les invitations à travailler en Europe se multiplient : sa recréation de L’Orestie d’Eschyle est présentée à Oberhausen en janvier 2014, quelques mois avant sa version de Médée à Amsterdam et sa relecture de John Gabriel Borkman, d’Ibsen, au Burgtheater de Vienne (juin 2015). Également metteur en scène en résidence au Théâtre de Bâle, il vient d’y monter Angels in America, de Tony Kushner. En juin 2016, à l’invitation du Holland Festival, il crée Husbands and Wives de Woody Allen avec le Toneelgroep Amsterdam. Son premier film, The Daughter (inspiré de sa mise en scène du Canard sauvage d’Ibsen, qui a tourné dans le monde entier), est sorti en salles en 2015.