avec Laurent Papot, Marijke Pinoy, Camille Voglaire, Florian Satche (musicien)

Après Nous sommes repus mais pas repentis (Ateliers Berthier, 2016), Séverine Chavrier revient à Thomas Bernhard et s’empare librement de La Plâtrière. Qui a tué Mme Konrad ? L’auteur décrit avec un humour dévastateur l’enfer conjugal. Depuis des années, un couple vit claquemuré dans la plâtrière, une ancienne fabrique de chaux entourée de forêt et transformée en maison fortifiée. Car Konrad exige une paix absolue pour écrire l’œuvre de sa vie, son “Essai sur l’Ouïe”. Mais c’est impossible. Sa femme, qu’il ne supporte plus, est infirme et il est seul face aux contingences matérielles. Voisins, visiteurs, infirmière, livreurs, rôdeurs, tous l’irritent et semblent s’être ligués contre lui. Et quand il pense avoir trouvé le calme absolu,c’est la nature qui s’en mêle. Incapable d’écrire la moindre ligne, Konrad passe son temps à organiser son travail de façon obsessionnelle… Variation cinglante sur la déchéance d’un couple, où l’on ne sait plus qui torture l’autre, la pièce est aussi le récit de la paranoïa d’un homme. À travers Konrad et son “Essai sur l’Ouïe”, Thomas Bernhard aborde “la stérilité liée à la quête d’un absolu finalement inhibant”, nous dit Séverine Chavrier. “Mais avec le ton d’une énorme farce. Dans le roman, il ne dit presque rien sur le traité, alors c’est la scénographie qui prend cela en charge. Nous avons travaillé le plateau comme un espace extrêmement sonore”. La metteuse en scène fait, comme à son habitude, dialoguer le théâtre, la vidéo et la musique. Trois acteurs et un musicien composent un véritable “poème musical” dans un espace où “tout sonne”, des voix du sous-sol jusqu’aux percussions jouées en scène sur des plaques de plâtre.

Dans la presse

Séverine Chavrier : la scène, la musique et le son dans "Ils nous ont oubliés", Musique Matin, avril 2022, France Musique
 

Séverine Chavrier : " Sur le plateau, j'ai besoin que tout soit joué et joueur", Par les temps qui courent, avril 2022, France Culture

"Un huis clos étouffant et superbe."
— Les Échos (+)

 
"Séverine Chavrier impose son style, nourri d’improvisations et d’ajouts. [...] on n’échappe pas à « sa » Plâtrière, traversée de scènes fracassantes de beauté et d’expressivité."
— Le Monde (+)
 
"Une pièce glaçante où le son est au cœur d’un dispositif scénique à la radicalité réjouissante." 
— Les Inrockuptibles (+)
 
"Ce que j’aime dans l’immobilisme bernardien, c’est son acuité, son humour désespéré, son fol amour de l’art, sa vie avec la musique, la violence verbale des rapports et cette question de l’impossible grande œuvre à écrire (...)." Séverine Chavrier
— Transfuge Magazine (+)
 
"Séverine Chavrier dirige d'une main de maître Laurent Papot, Marijke Pinoy et Camille Voglaire qui donnent respectivement à Konrad, sa femme et leur aide-soignante une intensité et une profondeur envoûtantes."
— Sceneweb (+)
 
"Une effrayante fantasmagorie parfaitement orchestrée par Séverine Chavrier."
— Diacritik (+)
 
"À la croisée du théâtre, des arts musicaux et sonores, des arts plastiques et de la vidéo, Séverine Chavrier créé une imposante symphonie théâtrale. Et s'affirme comme une véritable écrivaine de scène."
— La Terrasse (+)
 
"Une dégringolade tonitruante vers la folie et le meurtre, servie par une mise en scène ultrasensorielle et des comédiens généreux."
— L’œil d’Olivier (+)
 
"Une épopée du son et de l’image qui marquera, par sa puissance, l’histoire du théâtre français."
— Artistikrezo (+)

Générique

scénographie Louise Sari
vidéo Quentin Vigier
son Simon d’Anselme de Puisaye, Séverine Chavrier
lumière Germain Fourvel
costumes Andrea Matweber
éducation des oiseaux Tristan Plot
accessoires Rodolphe Noret
assistante à la scènographie Amandine Riffaud
assistant à la mise en scène Ferdinand Flame
régie vidéo Typhaine Steiner
coordination technique Corto Tremorin
construction du décor Julien Fleureau, Olivier Berthel
conception de la forêt Hervé Mayon – La Licorne Verte
intervention IRCAM Augustin Muller

 

et l’équipe technique de l’Odéon-Théâtre de l’Europe

remerciements 
Rachel de Dardel, Marion Stenton, Marie Fortuit, Antoine Girard, Pascal Frey, Romuald Liteau Lego 

créé le 12 mars 2022 au Teatro nacional de Catalunya – Barcelone 

production CDN Orléans / Centre-Val de Loire 

coproduction Théâtre de Liège – TaxShelter, Théâtre national de Strasbourg, ThéâtredelaCité – centre dramatique national Toulouse Occitanie, Tandem scène nationale Arras-Douai, Teatro nacional de Catalunya – Barcelone 

avec l’aide exceptionnelle de la région Centre-Val de Loire 

partenaires Odéon-Théâtre de l’Europe, Jeune théâtre national, ENSATT – École nationale  supérieure des arts et techniques du théatre – Lyon, Ircam – Institut de recherche et coordination acoustique/musique avec  
la participation du DICRéAM 

La Plâtrière de Thomas Bernhard, traduit de l’allemand par Louise Service, coll. Du monde entier, Gallimard, 1974 

Thomas Bernhard est représenté par L’Arche, Agence théâtrale www.arche-editeur.com 

Biographie de Séverine Chavrier

De sa formation en philosophie à ses études de piano au Conservatoire de Genève en passant par de nombreux stages sur le jeu de l’acteur, Séverine Chavrier a gardé un goût prononcé pour le mélange des arts et des genres. Comédienne et musicienne, elle multiplie les compagnonnages et les créations avec Rodolphe Burger, Jean-Louis Martinelli et François Verret tout en dirigeant sa propre compagnie, La Sérénade interrompue. En tant que metteuse en scène, elle crée en 2009 Épousailles et représailles, d’après Hanokh Levin, présenté au Théâtre Nanterre-Amandiers, puis au Festival Impatience. Elle devient ensuite artiste associée au Centquatre-Paris en 2011 où elle imagine Série B – Ballard J. G et Plage ultime, inspirés de l’oeuvre de James Graham Ballard et créé au Festival d’Avignon en 2012. Elle construit ses spectacles en plongeant dans l’univers d’auteurs qu’elle affectionne et invente des formes singulières à partir de toutes sortes de matières : le corps, la parole, la vidéo, les sons du piano, des objets... C’est le cas avec Les Palmiers sauvages, d’après le roman de William Faulkner et Nous sommes repus mais pas repentis (inspiré de Déjeuner chez Wittgenstein de Thomas Bernhard), initiés, produits et créés entre 2014 et 2016 au Théâtre Vidy-Lausanne puis repris aux Ateliers Berthier au printemps 2016.


De 2017 à 2023, elle dirige le Centre dramatique national d’Orléans / Centre-Val de Loire. Parallèlement, elle poursuit son travail de mise en scène : dans Après coups, Projet Un-Femme, créé à Orléans et présenté au Festival TNB de Rennes et à la MC93, elle réunit des artistes féminines venues du cirque et de la danse ; en 2020, elle crée au Théâtre national de Strasbourg avec le Festival Musica Aria da Capo autour de l’adolescence et de la musique ainsi que Las Palmeras Salvajes, version en espagnol des Palmiers sauvages à l’invitation du Festival Santiago a Mil. Avec After all, en 2021, elle développe aussi une activité de pédagogue et assure la direction artistique de la 33e promotion des élèves du Centre national des arts du cirque.


Elle prend la tête de la Comédie de Genève en 2023.