avec Thomas Blanchard, Rodolphe Congé, Suzanne De Baecque, Pierre-François Garel, Alexandre Ruby, Georgia Scalliet
Voilà six mois que la Marquise est en deuil. À quelques mètres de là, de l’autre côté de son jardin, le Chevalier a perdu tout espoir d’épouser son irremplaçable Angélique. La veuve et l’éploré se croient donc voués aux regrets éternels : la comédie peut commencer. L’addition de leurs deux solitudes, en produisant un couple d’“amis”, va remettre à leur insu le temps en marche... Le thème comique (l’amour quand on ne l’attendait plus, triomphant de tous les obstacles) pourrait sembler conventionnel. Mais Marivaux sait tirer de la mélodie la plus simple des dissonances inattendues, et de la “répétition de l’unique”, écrit Alain Françon, une irrésistible nouveauté. Dramaturge, il sait qu’un personnage ne parle jamais tout à fait d’une seule voix. Celle de la conscience paraît jurer parfois avec celle du sentiment, et qui peut se vanter d’avoir l’oreille assez fine pour toujours démêler leur concert ? Marivaux, lui, l’entend et le fait entendre. Sa langue polie et vibrante ne laisse jamais oublier qu’à tout moment la musique des cœurs peut tourner à la cacophonie, voire au chaos. Rien n’est tout à fait prévisible, car “la durée du personnage marivaudien,” note Françon, est celle d’“un roman impromptu” dont l’issue n’est jamais sûre, jusqu’à l’ultime seconde du troisième acte… Revenant à un théâtre qui fait “une confiance inouïe à la cure par le langage”, Françon, grand directeur d’acteurs, a confié cette partition à de jeunes interprètes qui en restituent toute la subtile vivacité.
Dans la presse
La seconde surprise de l'amour de Marivaux, Lever de rideau, septembre 2021, RCF
« Tout, dans la mise en scène d’Alain Françon, se joue dans ce dialogue constant, antispectaculaire, entre le désir, qui échappe, et le langage, qui masque, déguise, trompe et (se) trahit. »
— Le Monde (+)
« Poids des mots, choc des intentions cachées, Alain Françon, qui nous avait éblouis avec sa série des Tchekhov, restitue le fameux « naturel » de Marivaux, sa musique si particulière, d'une précision implacable. »
— Le Figaro (+)
« L'homme de théâtre éblouit avec sa mise en scène de La Seconde Surprise de l'amour de Marivaux. Une merveille de fraîcheur et de drôlerie, portée par une jeune troupe inspirée. Georgia Scalliet est irrésistible en jeune veuve rattrapée par la passion. »
— Les Echos (+)
Alain Françon met en scène avec superbe la Seconde Surprise de l’amour, servie par des interprètes de haute volée. Un régal, à tout point de vue. »
— L'Humanité (+)
« Maniant avec subtilité l’art de la dérision, Alain Françon aborde ces errances sur la carte du tendre avec une légèreté qui n’exclut pas d’en rire. Sous une lumière dorée propre à réveiller les passions charnelles et dans des costumes qui misent sans outrance sur un vestiaire contemporain, la modernité de la langue de Marivaux fait alors des miracles. »
— Les Inrockuptibles (+)
Alain Françon s’empare de La Seconde Surprise de l’amour. Entouré par une belle bande de comédiens, Georgia Scalliet en tête, il lui confère une limpidité étincelante. »
— Sceneweb (+)
Générique
dramaturgie/assistant à la mise en scène David Tuaillon
scénographie Jacques Gabel
lumière Joël Hourbeigt
costumes Marie La Rocca
musique Marie-Jeanne Séréro
chorégraphie Caroline Marcadé
coiffures/maquillages Judith Scotto
son Léonard Françon, Pierre Bodeux
production Théâtre des nuages de neige
coproduction Théâtre du Nord – centre dramatique national Lille Tourcoing région Hauts-de-France, Théâtre Montansier – Versailles
le Théâtre des nuages de neige est soutenu par la Direction générale de la création artistique du ministère de la Culture
avec le soutien du Cercle de l’Odéon
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Biographie d'Alain Françon
Alain Françon est né à Saint-Etienne en 1946, où il découvre le théâtre grâce à Jean Dasté. Inscrit dans une école d’art lyonnaise, il y fait la connaissance d’André Marcon, Christiane Cohendy, Evelyne Didi, et fonde avec eux le Théâtre Eclaté en 1971 à Annecy. Françon y restera dix-huit ans, montant notamment Brecht, O’Neill, Ibsen, Kroetz, Enzo Cormann, Michel Vinaver, Marie Redonnet, ou adaptant les Souvenirs d’Herculine Barbin (1985), l’un des rôles les plus marquants de Dominique Valadié. En 1989, nommé au CDN de Lyon, il y monte Feydeau et un Britannicus dont il confie le rôle-titre à Clovis Cornillac (1991). Un an plus tard, il prend la tête du CDN de Savoie. Il y entame notamment sa longue exploration de l’oeuvre d’Edward Bond et signe un premier Tchekhov (La Mouette, 1995). A la Colline, qu’il dirige de 1996 à 2010, Françon met en scène une vingtaine de spectacles, essentiellement d’auteurs contemporains (Bond, Danis, Deutsch, Durif, Marius von Mayenburg, Vinaver), mais aussi des textes d’Ibsen, de Tchekhov, de Gorki ou de Feydeau. En 2010, il fonde sa propre compagnie, le Théâtre des Nuages de Neige. Depuis lors, il a monté des oeuvres de Thomas Bernhard, Tchekhov, Feydeau et La Trilogie de la villégiature, de Goldoni, à la Comédie-Française.
Ses mises en scène à l'Odéon :
- Un ou deux sourires par jour, d'Antoine Gallien (1980) au Petit Odéon
- Pièces de guerre, d'Edward Bond (janvier 1995)
- Edward II, de Christopher Marlowe (1996-97)
Infos pratiques
durée 1h50
du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h
relâche le dimanche 7 novembre
représentations surtitrées en anglais les samedis 13, 20, 27 novembre et 4 décembre
représentation surtitrée en français le 3 décembre
représentation en audiodescription le dimanche 28 novembre
Autour du spectacle
Avant-premières les 3 et 4 novembre