When the night

Depuis 2018, l’Odéon et l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne s’associent pour proposer chaque saison un atelier à 130 étudiant·e·s de toutes filières confondues.
Objectif : investir tous·tes ensemble le grand plateau des Ateliers Berthier pour une représentation en public. Un travail de recherche théâtrale y est mené collectivement sous forme d’écriture de plateau. Cette saison, les étudiant·e·s explorent le thème de la fête.

La nuit est un temps propice aux mystères, aux métamorphoses, aux possibles. La nuit, on voit moins les détails, on peut s’adonner plus librement à l’interdit. Les enfants dorment, les adultes peuvent enfin tomber le masque. Les enfants n’aiment pas la nuit, n’aiment pas aller se coucher : est-ce par peur de la solitude ? Ou bien par crainte que le sommeil ne se confonde avec la mort ? Est-ce que la peur du noir s’estompe à l’âge adulte, quand on connait la sensation de faire la fête et que la nuit devient alors une amie ? Ou bien est-ce qu’à l’âge adulte on fait la fête parce qu’on a encore peur de la nuit et qu’on lui tient tête ? Faire la fête, c’est retomber en enfance, probablement. C’est oublier, le temps d’un soir, les responsabilités, les échéances, les factures… La fête est une victoire : sur la vie matérielle, le travail, les difficultés, un monde en crise perpétuelle, une actualité toujours plus anxiogène… La fête est le temps de prendre soin des relations humaines ; l’amitié, le désir, le sentiment amoureux y sont exacerbés, parfois jusqu’à la rupture, la destruction. Faire la fête, c’est s’exposer : aux autres, à soi-même, au danger… C’est repousser ses limites, épuiser ses ressources, se fragiliser, se perdre.
Avec la complicité de Marion Stoufflet, nous avons accompagné les étudiant·e·s dans l’écriture des textes, en prenant soin de leur laisser une grande liberté de création. Les réjouissances ont lieu en famille, entre amis, au travail… Un groupe de musique tente de se reformer à l’occasion d’un mariage ; des amitiés volent en éclats sur un rooftop ; il y en a qui font l’autruche lorsqu’un pote veut commettre l’irréparable…

Il y a cet invité présenté à une famille très intimidante, ou bien cet étrange convive qui s’installe à la table de Noël, et d’autres qu’il faudra bien inviter à son gala de charité… Il y a la pression sociale de la drague ; il y a l’ivresse, exutoire des révoltés ; il y a un after qui s’improvise au petit matin quand d’autres vont travailler ; et puis il y a des lendemains d’amnésie et de culpabilité.
La joie est au cœur de l’exercice du théâtre, alors profitons-en, c’est l’occasion, le temps d’une soirée (la première de l’été) à Berthier… Célébrons.  

Pierre-François Pommier, juin 2025

en collaboration avec le Pôle vie étudiante de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
et la participation de la compagnie MidiMinuit

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