Avec
la troupe de la Comédie-Française Florence Viala, Denis Podalydès, Guillaume Gallienne, Loïc Corbery, Christophe Montenez, Jean Chevalier, Élissa Alloula
Après Les Damnés, Électre / Oreste et Tartuffe ou l’Hypocrite, Ivo Van Hove retrouve la troupe de la Comédie-Française pour se confronter à Hamlet, l’une des plus vertigineuses tragédies de Shakespeare, monument du répertoire occidental. À travers une distribution resserrée, le metteur en scène belge plonge dans la subjectivité tourmentée du prince danois, marqué par la disparition soudaine de son père et par le remariage précipité de sa mère avec son oncle, usurpateur du trône. Scène après scène, Ivo Van Hove transforme le plateau en territoire mental, reflet de la confusion d’Hamlet, pour mieux saisir le moment de bascule où la jeunesse, humiliée et impuissante, glisse vers la violence et la destruction. Car si Hamlet croit d’abord pouvoir s’en remettre aux pouvoirs du théâtre pour rétablir la vérité sur l’assassinat du roi, c’est bien la vengeance qui, insidieusement, s’impose comme l’issue inévitable.
Générique
traduction
Frédéric Boyer
adaptation
Ivo Van Hove, Bart Van den Eynde
dramaturgie
Bart Van den Eynde
scénographie, lumière
Jan Versweyveld
production
Comédie-Française
coréalisation
Odéon Théâtre de l’Europe
cinq dates
1. Vivre dans un village de seulement 1 000 habitants et voir le film Bambi à l’âge de 10 ans. Bambi n’est autre qu’un personnage dessiné, qui n’est pas réel. Mais il m’a profondément ému. Je n’oublierai jamais le moment où sa mère et son père meurent et où il doit se débrouiller seul dans la vie. Ce fut ma première rencontre avec la puissance de l’art. L’art peut embraser notre imagination au point de devenir plus réel que la réalité.
2. Patrice Chéreau est la personne qui m’a le plus appris en tant que jeune metteur en scène. Même lorsque j’en ai eu l’occasion, je n’ai jamais osé le rencontrer, car j’étais bêtement intimidé. En regardant ses pièces de théâtre, ses opéras et ses films, j’ai compris l’importance du langage corporel, l’importance de la mise en scène — l’entrée du fantôme dans son Hamlet est inoubliable, la danse soudaine des deux hommes dans Dans la solitude des champs de coton est inoubliable et m’a profondément ému. La tendresse de Son frère est inoubliable. C’est mon héros et mon Maître.
3. Dora van der Groen est également une personne que j’admire, une mentore. C’était l’une des actrices les plus célèbres de Belgique, notre Simone Signoret, et dirigeait la section théâtre du Conservatoire d’Anvers. Elle m’a proposé de devenir professeur alors que je n’avais que 23 ans.
L’école a formé toute une nouvelle génération d’acteurs, mais a également été le point de départ de collectifs tels que le Tg Stan et bien d’autres. Elle était pleine de tendresse, mais savait être exigeante. Lorsqu’elle venait voir nos spectacles, ses critiques étaient toujours directes, elle ne perdait pas son temps avec des mensonges. Son message favori était que en tant qu’artiste, une actrice ou un acteur doit avoir « une peau très tendre », être vulnérable, ouvert au monde et aux nouvelles expériences. Malgré nos 30 ans de différence, nous sommes devenus les meilleurs amis.
4. David Bowie. Oui, j’ai eu la chance d’être choisi par lui pour mettre en scène Lazarus en 2015 à New York, une comédie musicale basée sur sa musique. Bowie est une galaxie. Un artiste extrêmement influent. J’ai eu l’immense honneur de passer un an et demi à ses côtés, et cela a été l’une des plus belles expériences de ma vie. C’était un véritable collaborateur. Il n’a jamais usé de son autorité, ce que j’aurais bien sûr accepté. Une grande leçon pour moi.
5. Le jour où j’ai rencontré Jan Versweyveld à Bruxelles. Nous sommes devenus amis, puis amants et collaborateurs artistiques, et nous le sommes encore aujourd’hui, 44 ans plus tard. Depuis 1981, nous avons réalisé tous nos spectacles ensemble. Et même après toutes ces années, nous n’avons pas connu un seul jour d’ennui.
Infos pratiques
durée estimée 2h15
représentations avec audiodescription les jeudi 12 et samedi 14 mars