Pallaksch pallaksch !

En 1967, Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault transforment l’un des salons du théâtre en une véritable salle de spectacle. Rebaptisée « Petit Odéon », cette enclave singulière au cœur du grand théâtre devient un lieu dédié à la découverte de nouvelles écritures, à l’expérimentation formelle : « du théâtre de chevalet » pour reprendre l’expression de Barrault. Le Petit Odéon s’impose alors comme un espace à part, pensé pour accueillir des propositions inédites, en marge des plus grandes productions. La salle retrouve aujourd’hui cette vocation pour accueillir Marie-José Malis. Pendant trois mois, la metteuse en scène occupera le lieu pour y présenter ses Pièces élémentaires, qui entendent renouer avec la tradition des studios de théâtre, en faisant de cet espace un lieu d’expérimentation, un laboratoire au service de l’art théâtral. Reclus dans sa tour à Tübingen, le poète allemand Hölderlin, prononçait souvent le mot « Pallaksch », issue d’une langue imaginaire qu’il avait inventée de toutes pièces. Remotivé désormais par Marie-José Malis, le terme devient le mot de passe d’un théâtre soucieux de trouver son propre langage.