La viva vox (la voix vivante, la voix vive) est celle que les Romains opposaient à l'écrit pour signifier quelque chose d'irremplaçable, de fragile, de véridique. C'est aujourd'hui le nom que nous donnons à une série de lectures organisée au Petit Odéon avec les acteurs de notre troupe.
Un dispositif simple, fonctionnant avec trois rideaux et quelques meubles à chaque fois modulés différemment, et une ou deux voix, c'est tout.
Un exercice, donc. Une " base " théâtrale. Lire est en effet le premier pas au théâtre, et il ne s'agira ici que de franchir ce pas sans aller plus loin, mais de le franchir vraiment: par un travail de diction, et par la création d'un espace pensé pour ce travail, pour sa respiration.
Chaque acteur étant le funambule d'un texte qu'il donne à entendre comme s'il le découvrait. L'idée étant que l'écoute se creuse dans le silence, sans vibrato, sans " situation ". Une proposition en retrait du théâtre mais qui ne pense qu'à lui.
La plupart du temps des poèmes mais aussi des récits, le choix des textes ne correspondant à aucune école ou tendance: simplement des matériaux qui ont semblé convenir à l'exercice proposé, parce qu'en eux la langue s'ouvre et s'étonne.
Générique
cycle de lectures conçu et réalisé par JEAN-CHRISTOPHE BAILLY
textes de Anna Seghers, Daniil Harms, Cesare Pavese, Heiner Müller, Lokenath Bhattacharya, Gilles Aillaud, Dimitri Dimitriadis
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