de et avec Juliette Bialek, Valérie Dréville, Vladislav Galard, Pierre-Félix Gravière, Arthur Igual, Charlotte Issaly, Frédéric Noaille, Lucie Rouxel et Antonin Rayon (musicien)

Le théâtre que Sylvain Creuzevault invente avec ses huit acteurs et actrices fait jouer des “grimaces”. Il les suscite par le jeu, les expérimente au plateau, les produit face aux spectateurs. Dans Les Frères Karamazov, leur matière était les personnages du roman. Cette fois, l’équipe s’empare de figures historiques : écrivains et hommes politiques choisis au sein de l’extrême droite française, de la fin des années 1930 jusqu’à la collaboration et à l’épuration, sauvage puis légale, où certains trouveront leur fin. Se rappellent ainsi à notre bon souvenir Doriot, Déat, Laval, Rebatet, Brasillach, Céline, Brinon et quelques autres. Leurs discours, leurs livres, leurs mots sont des matériaux du spectacle.
On y retrouvera l’épisode que Céline a immortalisé sur un mode grotesque dans D’un château l’autre : Sigmaringen, ce nid d’aigle en Forêt Noire où avaient détalé Pétain et son gouvernement, suivis d’un cortège des collaborateurs en déroute. Un petit monde en panique dans sa fin de partie, “communauté réduite aux caquets” (Rebatet), avec “l’article 75 au cul” (Céline) – l’article 75 étant, dans l’ancien code pénal, celui qui condamne à la peine capitale “tout citoyen français reconnu coupable de trahison et d’intelligence avec l’ennemi”.
C’est suite à un travail sur la résistance allemande pendant le régime nazi, que la compagnie a décidé de s’intéresser, symétriquement, au fascisme français dans la même période. Mais la question ne change pas : en scrutant le fascisme, c’est aussi l’antifascisme qu’on sonde – ce qu’il est, ce qu’il peut, et fait, ou pas. Il ne s’agit pas d’une reconstitution historique, mais d’une comédie écrite au moment du danger. Maintenant.

Dans la presse


« Le spectacle de Creuzevault est nécessaire, et utile. Parce que l’on croit tout savoir, mais on ne sait plus. Parce qu’on tourne trop vite les pages du livre d’histoire, ou que le livre d’histoire est incomplet. Alors Creuzevault remet ce chantier historique sur le métier, sur un plateau de théâtre, pas pour nous faire un cours mais pour éveiller nos consciences. » — L'Humanité


« Sylvain Creuzevault ou le vertige du fascisme français des années 40 en scène » — Tous en scène, France Culture


« Sylvain Creuzevault, le théâtre en mode fasciste and furious » — Les midis de la Culture, France Culture


« Un précipité de sinistres destins rassemblés dans une fresque inédite, qui sonne comme une puissante alerte. » — Les Échos


« Edelweiss [France Fascisme] invite le spectateur à interroger son rapport au fascisme. Éclairant et glaçant ! [...] Hors l’indéniable intérêt politique d’Edelweiss, Creuzevault prouve son impeccable maîtrise de la scénographie et de la mise en scène. Les comédiens [...] sont tous éblouissants. » — La Terrasse

Générique

dramaturgie Julien Vella
lumière Vyara Stefanova
scénographie Jean-Baptiste Bellon, Jeanne Daniel-Nguyen
création musique, son Antonin Rayon, Loïc Waridel
vidéo Simon Anquetil
maquillage, perruques Mityl Brimeur
costumes Constant Chiassai-Polin
assistant à la mise en scène Ivan Marquez
régie générale Clément Casazza
régie son Loïc Waridel

construction du décor et des accessoires Atelier de construction de l’Odéon-Théâtre de l’Europe 
réalisation des tailleurs Pauline Voegeli

production Le Singe

coproduction Odéon-Théâtre de l’Europe, Festival d’Automne à Paris, La Comédie de Saint-Étienne, Théâtre Garonne – scène européenne à Toulouse, L’Empreinte – scène nationale Brive-Tulle, La Comédie de Béthune, Points communs – scène nationale de Cergy-Pontoise

avec la participation artistique du Jeune théâtre national

la compagnie est soutenue par le ministère de la culture / direction régionale des affaires culturelles Nouvelle-Aquitaine

en coréalisation avec le Festival d’Automne à Paris


Biographie de Sylvain Creuzevault

Sylvain Creuzevault commence la mise en scène en 2003, avec le groupe d’ores et déjà dont il est cofondateur. Il se fait notamment connaître avec Notre terreur en 2009 à La Colline, qui traite du Comité de salut public de 1793. Suivent deux spectacles autour de Marx (Le Capital et son Singe en 2014, Banquet Capital en 2018) et en 2016 Angelus Novus AntiFaust


Artiste associé à l’Odéon-Théâtre de l’Europe depuis 2016 avec sa compagnie Le Singe, il y consacre un cycle à Dostoïevski en créant de 2018 à 2021 Les Démons, Le Grand Inquisiteur et Les Frères Karamazov. En 2023, il crée Edelweiss [France Fascisme], qui est le pendant de L’Esthétique de la résistance de Peter Weiss, présentée quelques mois plus tôt au Théâtre national de Strasbourg.