Les Frères Karamazov

d'après Fédor Dostoïevski

mise en scène Sylvain Creuzevault
artiste associé
 

création

avec le Festival d'Automne à Paris


SPECTACLE ANNULÉ


durée estimée 3h30

14 novembre – 6 décembre 2020 2020

Odéon 6e

avec Nicolas Bouchaud, Sylvain Creuzevault, Servane Ducorps, Vladislav Galard, Arthur Igual, Sava Lolov, Frédéric Noaille, Blanche Ripoche, Sylvain Sounier
et les musiciens Sylvaine Hélary, Antonin Rayon

Les Frères Karamazov est un monstre. Comme pour Les Démons (mis en scène aux Ateliers Berthier à l’automne 2018), Sylvain Creuzevault taille dans ses 1300 pages les éléments d’une lecture inspirée par Heiner Müller et Jean Genet, selon qui l’ultime roman de Dostoïevski est avant tout “une farce, une bouffonnerie énorme et mesquine”. Cet humour farcesque devient ici littéralement ravageur. “Qui crée veut la destruction”, disait Müller : Creuzevault retrouve partout dans le roman le mouvement paradoxal d’une écriture qui ne cesse de raturer ce qu’elle affirme. Ainsi, après avoir annoncé le roman de formation d’un jeune saint en devenir, voilà que le narrateur se met à raconter l’histoire d’un crime fascinant. Lequel de ses fils a tué l’ignoble Fiodor Karamazov ? Dimitri le sensuel, rival de son père en amour, semble le coupable idéal. Mais Ivan l’intellectuel, tourmenté par la question du mal radical, n’y est-il pour rien ? Et Aliocha le vertueux, le naïf, quel rôle a-t-il joué dans cette affaire ? Les pistes se brouillent, les explications s’entre-détruisent. Actes, motifs et caractères donnent prise à toutes les contradictions. Le procès de Dimitri exhibe les ficelles d’une soi-disant “justice”. Le cadavre d’un homme de Dieu, au lieu de dégager une odeur de sainteté, se met à empester. Et dans ce “jeu de massacre”, note Genet, tandis que se défont la dignité et le sérieux tragiques, “il ne reste que de la charpie. L’allégresse commence”...