avec Nicolas Bouchaud, Sylvain Creuzevault, Servane Ducorps, Vladislav Galard, Arthur Igual, Sava Lolov, Frédéric Noaille, Blanche Ripoche, Sylvain Sounier
et les musiciens Sylvaine Hélary, Antonin Rayon

Les Frères Karamazov est un monstre. Comme pour Les Démons (mis en scène aux Ateliers Berthier à l’automne 2018), Sylvain Creuzevault taille dans ses 1300 pages les éléments d’une lecture inspirée par Heiner Müller et Jean Genet, selon qui l’ultime roman de Dostoïevski est avant tout “une farce, une bouffonnerie énorme et mesquine”. Cet humour farcesque devient ici littéralement ravageur. “Qui crée veut la destruction”, disait Müller : Creuzevault retrouve partout dans le roman le mouvement paradoxal d’une écriture qui ne cesse de raturer ce qu’elle affirme. Ainsi, après avoir annoncé le roman de formation d’un jeune saint en devenir, voilà que le narrateur se met à raconter l’histoire d’un crime fascinant. Lequel de ses fils a tué l’ignoble Fiodor Karamazov ? Dimitri le sensuel, rival de son père en amour, semble le coupable idéal. Mais Ivan l’intellectuel, tourmenté par la question du mal radical, n’y est-il pour rien ? Et Aliocha le vertueux, le naïf, quel rôle a-t-il joué dans cette affaire ? Les pistes se brouillent, les explications s’entre-détruisent. Actes, motifs et caractères donnent prise à toutes les contradictions. Le procès de Dimitri exhibe les ficelles d’une soi-disant “justice”. Le cadavre d’un homme de Dieu, au lieu de dégager une odeur de sainteté, se met à empester. Et dans ce “jeu de massacre”, note Genet, tandis que se défont la dignité et le sérieux tragiques, “il ne reste que de la charpie. L’allégresse commence”...

Générique

traduction française André Markowicz
adaptation Sylvain Creuzevault
dramaturgie Julien Allavéna
création musicale Sylvaine Hélary, Antonin Rayon
son Michaël Schaller
scénographie Jean-Baptiste Bellon
vidéo Valentin Dabbadie
costumes Gwendoline Bouget
maquillage Mytil Brimeur
masques Loïc Nébréda

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production Le Singe
coproduction Odéon-Théâtre de l’Europe, Festival d’Automne à Paris, L’empreinte – scène nationale Brive-Tulle, Théâtre des Treize vents – centre dramatique national de Montpellier, La Coursive – scène nationale de la Rochelle, Bonlieu scène nationale – Annecy

avec le Festival d’Automne à Paris

 

avec le soutien de l’Adami

la compagnie est soutenue par la Direction générale de la création artistique du ministère de la culture.

Les Frères Karamazov, de Fédor Dostoïevski, traduction André Markowicz, est publié aux éditions Actes Sud, coll. Babel, 2002

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Biographie de Sylvain Creuzevault

Sylvain Creuzevault commence la mise en scène en 2003, avec le groupe d’ores et déjà dont il est cofondateur. Il se fait notamment connaître avec Notre terreur en 2009 à La Colline, qui traite du Comité de salut public de 1793. Suivent deux spectacles autour de Marx (Le Capital et son Singe en 2014, Banquet Capital en 2018) et en 2016 Angelus Novus AntiFaust


Artiste associé à l’Odéon-Théâtre de l’Europe depuis 2016 avec sa compagnie Le Singe, il y consacre un cycle à Dostoïevski en créant de 2018 à 2021 Les Démons, Le Grand Inquisiteur et Les Frères Karamazov. En 2023, il crée Edelweiss [France Fascisme], qui est le pendant de L’Esthétique de la résistance de Peter Weiss, présentée quelques mois plus tôt au Théâtre national de Strasbourg.