avec Nicolas Bouchaud, Sylvain Creuzevault, Servane Ducorps, Vladislav Galard, Arthur Igual, Sava Lolov, Frédéric Noaille, Blanche Ripoche, Sylvain Sounier
et les musiciens Sylvaine Hélary, Antonin Rayon
Les Frères Karamazov est un monstre. Comme pour Les Démons (mis en scène aux Ateliers Berthier à l’automne 2018), et après Le Grand Inquisiteur (créé à l’Odéon 6e à l’automne 2020), Sylvain Creuzevault taille dans ses 1300 pages les éléments d’une lecture inspirée de Heiner Müller et Jean Genet, selon qui l’ultime roman de Dostoïevski est avant tout “une farce, une bouffonnerie énorme et mesquine”. Cet humour farcesque, déjà perceptible dans Les Démons, devient ici littéralement ravageur. “Qui crée veut la destruction”, disait Müller : Creuzevault retrouve partout dans le roman ce mouvement paradoxal d’une écriture qui ne cesse de raturer ce qu’elle affirme. Ainsi, après avoir annoncé le roman de formation d’un jeune saint en devenir, voilà que le narrateur se met à raconter l’histoire d’un crime fascinant. Lequel de ses fils a-t-il tué l’ignoble Fiodor Karamazov : Dimitri le sensuel, le coupable idéal, rival de son père en amour ? Ivan l’intellectuel, tourmenté par la question du mal radical, n’y est-il vraiment pour rien ? Et Aliocha le vertueux, le naïf, n’aurait-il pas lui-même joué un rôle dans cette affaire, ne serait-ce que celui d’être resté aveugle ? L’enquête trouble les certitudes, subvertit les causalités. Les actes, les motifs, les caractères s’ouvrent à toutes les contradictions. Le procès de Dimitri exhibe les ficelles de ce qu’on appelle “justice”. Le cadavre d’un homme de Dieu, au lieu de dégager une odeur de sainteté, se met à puer. Dans ce “jeu de massacre”, note Genet, tandis que se défont la dignité, le sérieux tragiques, “il ne reste que de la charpie. L’allégresse commence”...
Dans la presse
« L’esprit critique » n°7 : autour de « Les Frères Karamazov », L’esprit critique, novembre 2021, Médiapart
Sylvain Creuzevault : "Dostoïevski, avec Les Frères Karamazov, fait une farce de l'échec du socialisme", Par les temps qui courent, novembre 2021, France Culture
Théâtre : "Les Frères Karamazov" de Sylvain Creuzevault et "Sleeping" de Serge Nicolaï, La Grande Table Critique, octobre 2021, France Culture
Avec Les Frères Karamazov, Creuzevault adapte au théâtre le chef-d’œuvre de Dostoïevski, Rendez-vous Culture, octobre 2021, RFI
« Que l’on rie avec Les Frères Karamazov n’est pas la moindre vertu du spectacle, qui offre le plaisir rare de voir une pensée réellement incarnée. Car tout passe par les corps, qui peuvent suer de honte, fléchir sous le malheur, durcir dans la méchanceté ou irradier de lumière. Ce sont les corps de comédiens qu’il faudrait tous citer : ils rendent à Dostoïevski ce qui lui revient. »
— Le Monde (+)
« L'adaptation par Sylvain Creuzevault du dernier chef-d'œuvre de Dostoïevski n'est pas orthodoxe – quoique –, mais hautement réjouissante. Un grand moment jubilatoire. »
— Le Figaro (+)
« Au Théâtre de l’Odéon, le metteur en scène adapte avec une intelligence rare, une impeccable maîtrise et une certaine forme de sagesse le dernier chef d’œuvre de Dostoïevski. »
— Sceneweb (+)
« Sylvain Creuzevault signe une adaptation emballante du roman de Dostoïevski. Fluidité du propos, justesse de la transposition, jeu ultra-naturel des comédiens, avec une prestation hors-norme de Nicolas Bouchaud. La bouffonnerie tragique inspirée du génie russe s'avère un des « musts » du Festival d'Automne. »
— Les Echos (+)
Générique
traduction française André Markowicz
dramaturgie Julien Allavena
scénographie Jean-Baptiste Bellon
lumière Vyara Stefanova
création musique Sylvaine Hélary, Antonin Rayon
maquillage Mytil Brimeur
masques Loïc Nébréda
costumes Gwendoline Bouget
son Michaël Schaller
vidéo Valentin Dabbadie
production Le Singe
coproduction Odéon-Théâtre de l’Europe, Festival d’Automne à Paris, Théâtre national de Strasbourg, L’empreinte – scène nationale Brive-Tulle, Théâtre des Treize vents – centre dramatique national de Montpellier, L’Union – centre dramatique national de Limoges, La Coursive – scène nationale de la Rochelle, Bonlieu scène nationale – Annecy
avec le soutien de l’Office artistique de la région Nouvelle-Aquitaine
avec le Festival d’Automne à Paris
la compagnie est soutenue par le ministère de la Culture/ DRAC Nouvelle-Aquitaine
Les Frères Karamazov, de Fédor Dostoïevski, traduction André Markowicz, est publié aux éditions Actes Sud, coll. Babel
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Biographie de Sylvain Creuzevault
Sylvain Creuzevault commence la mise en scène en 2003, avec le groupe d’ores et déjà dont il est cofondateur. Il se fait notamment connaître avec Notre terreur en 2009 à La Colline, qui traite du Comité de salut public de 1793. Suivent deux spectacles autour de Marx (Le Capital et son Singe en 2014, Banquet Capital en 2018) et en 2016 Angelus Novus AntiFaust.
Artiste associé à l’Odéon-Théâtre de l’Europe depuis 2016 avec sa compagnie Le Singe, il y consacre un cycle à Dostoïevski en créant de 2018 à 2021 Les Démons, Le Grand Inquisiteur et Les Frères Karamazov. En 2023, il crée Edelweiss [France Fascisme], qui est le pendant de L’Esthétique de la résistance de Peter Weiss, présentée quelques mois plus tôt au Théâtre national de Strasbourg.
Infos pratiques
durée 3h15 (avec un entracte)
du mardi au samedi à 19h30, le dimanche à 15h
relâche le dimanche 24 octobre
Autour du spectacle
Avant-premières les 20 et 21 octobre
Le Grand Inquisiteur dans les lycées
avec Arthur Igual et Sava Lolov
Atelier autour des Frères Karamazov
Projet autour du roman L’Esthétique de la résistance