avec Sharif Andoura, Cécile Coustillac, Claude Duparfait, Alain Libolt, Annie Mercier, Alexandre Pallu, Thierry Paret, Pierric Plathier, Lamya Regragui Muzio, Chloé Réjon
Dix ans après la fin de la Grande Guerre, la scène est à Berlin – ville où Pirandello résida plusieurs années, à la veille de la prise du pouvoir par les nazis. Au centre de la pièce, “L’inconnue”, une danseuse de cabaret, maîtresse de l’écrivain Salter, qu’a reconnue dans la rue un photographe italien. Selon lui, elle n’est autre qu’une certaine Lucia, jeune mariée portée disparue à la fin du conflit mondial au nord de l’Italie, dans une région qu’avaient occupée et dévastée les troupes autrichiennes. Rentré de la guerre dans une maison vide, Bruno, son époux, n’a cessé de la chercher. Mais est-ce bien elle, cette femme qui semble vouloir oublier son passé dans une vie de débauche ? Ses réactions, face à ces retrouvailles, sont ambiguës, et le restent lorsqu’elle retourne vivre auprès de son époux, en Italie. Imposture ou amnésie traumatique ? Et du côté de Bruno, foi dans le miracle ou opportunisme de celui qui, veuf, aurait été dépossédé des biens de sa femme ? Mi-drame policier, mi-fable existentielle, Comme tu me veux est aussi une pièce sur fond de ruine et de désastre, située dans une Europe au bord d’un nouveau naufrage. Après Soudain l’été dernier de Tennessee Williams et Nous pour un moment d’Arne Lygre, Stéphane Braunschweig poursuit son enquête théâtrale sur les énigmes de l’identité, la rémanence des traumatismes, et les jeux de simulacres grâce auxquels on survit.
Dans la presse
« Une pièce au charme trouble, illuminée par Chloé Réjon dans le rôle principal. »
— La Croix (+)
« Stéphane Braunschweig adapte admirablement la pièce féroce de Pirandello sur la guerre. »
— Le Figaro (+)
« Comme tu me veux met en lumière la figure d’une héroïne féministe superbement interprétée par Chloé Réjon. »
— Les Inrocks (+)
« La comédienne Chloé Réjon parvient à nous faire éprouver toutes les émotions de l’Inconnue. »
— L’Humanité (+)
« Les thématiques célèbres de Pirandello autour de la réalité, de la vérité, de l’illusion sont là. Ce sont celles que Braunschweig porte au théâtre avec une limpidité, une lucidité, une intelligence exceptionnelles. Un spectacle passionnant, interprété par dix acteurs remarquables à la tête desquels l’éblouissante Chloé Réjon. »
— Le Figaro Magazine
« Chloé Réjon est magistrale dans la pièce de Pirandello [...]. L'actrice et ses partenaires sont mis en scène avec rigueur par un Stéphane Braunschweig particulièrement inspiré. »
— Les Echos (+)
« Chloé Réjon incarne magnifiquement cette femme autour de qui tourne toute la pièce, qui à la fois en constitue l’énigme principale et en est la lumière vive, le soleil. »
— Le Canard enchainé
« Comme tu me veux, une métaphore de l’acte théâtral tout entier : cette plongée salvatrice dans l’imaginaire, l'ailleurs qui permet au public de se reconstruire [...] Pirandello invite à se repenser autrement pour échapper aux tragédies du réel. Et Stéphane Braunschweig l’incarne superbement. »
— Télérama
Générique
traduction française et scénographie Stéphane Braunschweig
collaboration artistique Anne-Françoise Benhamou
collaboration à la scénographie Alexandre de Dardel
costumes Thibault Vancraenenbroeck
lumière Marion Hewlett
son Xavier Jacquot
vidéo Maïa Fastinger
archives vidéo Catherine Jivora
coiffures/maquillages Karine Guillem Michalski
chorégraphie Marion Lévy
assistante à la mise en scène Clémentine Vignais
réalisation du décor Atelier de construction de l’Odéon-Théâtre de l’Europe
production Odéon-Théâtre de l'Europe
Comme tu me veux, de Luigi Pirandello, nouvelle traduction de Stéphane Braunschweig, est publié aux Solitaires Intempestifs.
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Biographie de Stéphane Braunschweig
Stéphane Braunschweig est né en 1964 à Paris. Après des études de philosophie à l'École Normale Supérieure, il rejoint en 1987 l’École du Théâtre national de Chaillot dirigée par Antoine Vitez, où il reçoit une formation théâtrale pendant deux ans. En 1988, il fonde sa compagnie Le Théâtre-Machine avec laquelle il crée ses premiers spectacles. En 1991, au Centre dramatique national de Gennevilliers, il les réunit dans une trilogie intitulée Les Hommes de neige, pour laquelle il reçoit le Prix de la révélation théâtrale du Syndicat de la critique. Il est dès lors un invité régulier du Festival d’Automne à Paris, et commence à présenter son travail dans les grandes capitales européennes (Berlin, Londres, Moscou). En 1992, à l’invitation de Stéphane Lissner, il met en scène son premier ouvrage lyrique au Châtelet.
Stéphane Braunschweig est directeur du Centre dramatique national/Orléans-Loiret-Centre de 1993 à 1998. Il y crée une dizaine de spectacles qui tournent partout en France et sont accueillis dans les plus grands festivals (Automne à Paris, Avignon, Edinburgh, Istanbul, Rome), et il reçoit pour sa version intégrale du Peer Gynt d’Ibsen le prix Lerminier du Syndicat de la critique. Pendant cette période il développe une carrière internationale, à la fois dans le domaine de l’opéra (notamment à Berlin avec son Fidelio dirigé par Daniel Barenboim, mais aussi à Bruxelles et Venise) et dans celui du théâtre. Parlant l’anglais, l’allemand et l’italien, il est invité en Angleterre pour un Measure for measure de Shakespeare, au Piccolo Teatro de Milan pour un Mercanto di Venezia du même Skakespeare, et à Münich pour un Woyzeck de Büchner, qui lui vaut de recevoir le Bayerischen Theaterpreis (meilleur spectacle de théâtre de l’année en Bavière).
Stéphane Braunschweig est directeur du Théâtre national de Strasbourg et de son École de 2000 à 2008. Il y développe un projet composé de trois axes principaux : faire de Strasbourg un véritable carrefour théâtral européen, installer une petite troupe permanente qui soit l’âme artistique du théâtre, et redynamiser profondément l’École en y créant – pour la première fois en France – une formation à la mise en scène et à la dramaturgie. En huit ans le nombre d’abonnés est plus que doublé, Strasbourg redevient une place importante pour le théâtre en Europe, et l’École peut se flatter d’avoir formé quelques-uns des meilleurs jeunes metteurs en scène actuels. Parmi ses mises en scène marquantes, Brand d’Ibsen en 2005 et Tartuffe de Molière en 2008 sont à nouveau couronnés par le Prix Lerminier du Syndicat de la critique. Pendant cette période il met en scène de nombreux opéras au Festival d’Aix-en-Provence, en particulier un Ring de Wagner en co-production avec le Festival de Pâques de Salzburg et l’Orchestre Philharmonique de Berlin, dirigé par Sir Simon Rattle. Sa production de Wozzeck de Berg à l’Opéra de Lyon en 2003 est récompensée par le Prix Rostand du Syndicat de la critique. Et en décembre 2008, il crée Don Carlo de Verdi pour la prestigieuse inauguration de la saison de La Scala de Milan.
Stéphane Braunschweig est directeur du Théâtre national de la Colline de 2010 à 2015. Son projet est de changer la perception des écritures contemporaines en donnant une large place aux « écritures de plateau » et donc aux jeunes metteurs en scène, et de fidéliser un large public autour de spectacles qui sont autant d’aventures et de découvertes. Il s’entoure à la fois d’artistes associés de renom comme Stanislas Nordey ou encore peu connus comme Célie Pauthe ou Caroline Guiela Nguyen, et initie des expériences pilotes dans le domaine de l’éducation artistique et de la transmission des savoirs. Pour la saison 15-16, le nombre d’abonnés de La Colline se situe pour la première fois au-delà de son seuil historique de 10000. Parmi ses mises en scènes marquantes, on peut citer son adaptation de Six personnages en quête d’auteur de Pirandello au Festival d’Avignon et ses Géants de la montagne du même Pirandello, ses créations de l’auteur norvégien contemporain Arne Lygre, ou encore son Canard sauvage, invité par le Festival Ibsen d’Oslo qui sélectionne les meilleures productions mondiales d’Ibsen des deux dernières années. À l’opéra il signe notamment des mises en scène pour l’Opéra-Comique (Pelléas et Mélisande de Debussy) et le Théâtre des Champs-Élysées (Idoménée et Don Giovanni de Mozart, Norma de Bellini).
Stéphane Braunschweig est directeur de l’Odéon-Théâtre de l’Europe de 2016 à 2024. Dès son arrivée, il associe à son projet Caroline Guiela Nguyen, Christiane Jatahy, Sylvain Creuzevault et Simon Stone : deux femmes et deux hommes, deux Français, une Brésilienne et un Australien, et parmi eux trois jeunes trentenaires. Stéphane Braunschweig affiche clairement le désir d’ancrer le Théâtre de l’Europe dans un paysage qui dépasse les frontières de l’Europe, et d’y développer une programmation qui tende vers l’égalité femmes-hommes toute en faisant une place importante à la découverte de jeunes artistes français et étrangers. On peut notamment citer le Russe Timofeï Kouliabine ou l’Anglais Alexander Zeldin, lequel devient aussi artiste associé à partir de 2020. Stéphane Braunschweig s’attache aussi à promouvoir plus de diversité sur les plateaux, que ce soit dans ses propres distributions (Soudain l’été dernier, Macbeth, Iphigénie…) ou en poursuivant pendant deux saisons le projet d’éducation artistique 1er ACTE qu’il avait initié à la Colline. Parmi ses spectacles les plus marquants, on peut retenir une École des femmes de Molière qui entre de plein fouet en résonance avec le mouvement #MeToo, Comme tu me veux de Pirandello, une pièce rarement jouée sur les traumatismes européens de la Guerre de 14, Nous pour un moment et Jours de joie, poursuite de son compagnonnage avec l’auteur norvégien Arne Lygre. Sa dernière création, une relecture des passions amoureuses d’Andromaque à travers les traumatismes de la guerre, reçoit un accueil enthousiaste. Pendant cette période il signe également une première mise en scène à la Comédie-Française (Britannicus de Racine), au Théâtre national d’Oslo (Solness le constructeur d’Ibsen), au Théâtre des Nations de Moscou (Oncle Vania de Tchekhov) et au Dramaten de Stockholm (Jours de joie de Lygre). À l’opéra, il fait la création mondiale de Sonate d’automne de Sebastian Fagerlund à l’Opéra d’Helsinki et revient au Théâtre des Champs-Elysées pour Eugène Onéguine de Tchaikovski. Il met en scène également le Requiem de Mozart à l’Opéra de Bordeaux.
Après près de 30 ans de direction de théâtres, Stéphane Braunschweig décide de se consacrer désormais pleinement à son travail artistique. Avec sa nouvelle compagnie Pour un moment, il prépare La Mouette de Tchekhov et À notre place de Arne Lygre. En 2025 il mettra en scène La Flûte enchantée de Mozart à Stockholm, Le mariage secret de Cimarosa à l’opéra San Carlo de Naples, et Iolanta de Tchaîkovski à l’opéra de Bordeaux.
Stéphane Braunschweig est également scénographe : il a signé quasiment toutes les scénographies de ses spectacles.
Comme pédagogue, Stéphane Braunschweig a enseigné le jeu, la scénographie et la mise en scène dans de nombreuses écoles, à commencer par celle du Théâtre national de Strasbourg, le Conservatoire national de Paris ou l’Ecole régionale de Cannes.
Outre ses presque quatre-vingt mises en scène de théâtre et d’opéra, Stéphane Braunschweig est auteur et traducteur. Il a publié aux éditions Actes Sud un recueil de textes et d’entretiens sur le théâtre intitulé Petites portes, grands paysages, et il a traduit de l’allemand, de l’italien ou du norvégien des pièces de Büchner, Kleist, Brecht, Pirandello et Lygre.
Stéphane Braunschweig est Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’Ordre national du Mérite, Officier des Arts et des Lettres et Commandeur de l’ordre royal norvégien du mérite. Il a également reçu le Prix Copola et Prati (1991) et le Prix européen pour le théâtre de la Fondation Européenne de la Culture (2005).
Ses mises en scènes à l'Odéon :
Franziska de Frank Wedekind, en janvier 1996
Tartuffe de Molière, en septembre-octobre 2008
Soudain l'été dernier, de Tennessee Williams, en mars-avril 2017
Macbeth, de William Shakespeare, en janvier-mars 2018
L'École des femmes, de Molière, en novembre-décembre 2018
Nous pour un moment, de Arne Lygre, en novembre-décembre 2019
Oncle Vania [Дядя Ваня], d’Anton Tchekhov, en janvier 2020
Iphigénie, de Jean Racine, en septembre-octobre 2020
Comme tu me veux, de Luigi Pirandello, annulé en janvier 2021 et reprogrammé en septembre-octobre 2021
Jours de joie, d'Arne Lygre, en septembre 2022, en avril-mai 2024
Andromaque, de Jean Racine, en novembre-décembre 2023
La Mouette, d'Anton Tchekhov, en novembre-décembre 2024
Infos pratiques
durée 2h
du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h
relâche le dimanche 12 septembre
représentations surtitrées en anglais les samedis 18, 25 septembre et 2, 9 octobre
représentation surtitrée en français le vendredi 1er octobre
représentation avec audiodescription le dimanche 3 octobre